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Mazarinade n° D_1_12

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Anonyme [1649], LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONNEL, L’INTERROGATOIRE, ET L’ARREST DE MORT DV ROY D’ANGLETERRE. Auec ce qu’il dit & fit deux iours auant sa mort: Et la Harangue qu’il prononça sur l’échaffaut. Selon le rapport de plusieurs Gentils-hommes Anglois qui y assisterent, & meirent le tout sur des tabletes. Fidelement traduit de l’Anglois, par le sieur DE MARCYS, Interprete & Maistre pour la langue Françoise du Roy d’Angleterre regnant à present, & de son Altesse Royale Mgr le Duc d’York son Frere. , françaisRéférence RIM : M0_2888. Cote locale : D_1_12.


LE PROCEZ, L’ADIOVRNEMENT PERSONEL,
l’Interrogatoire, & l’Arrest de mort du Roy d’Angleterre :
Auec le procedé dont il a esté mis à mort : Et la
Harangue qu’il fit sur l’echaffaut.

PVIS QVE le Roy des Roys & le Seigneur de ceux qui
regnent, a esté vendu, liuré & accusé deuant les Pontifes &
Iuges de sa Patrie selon la chair, ne nous estonnons pas que
ses Lieutenans sacrés & ses Images soient traittez de la mesme
sorte. Le Vice, honteux de sa propre laideur, se farde souuent
des couleurs de la Vertu, & l’iniustice se sert quelquefois
du bandeau de la Iustice, pour n’estre pas esbloüie de l’esclat de l’Innocence,
& pour cacher la honte, que sa mauuaise conscience luy imprime
sur le visage.
C’est ce qui a obligé les meurtriers du Roy d’Angleterre, d’apporter
quelques formes à sa condemnation & à sa mort ; mais bien loin de
colorer leur crime, ils l’ont mis dans son iour, ils ont rendu leur meschanceté
publique, & fait voir que la Iustice mesme estoit corrompuë parmy
eux.
Le premier du mois passé la Chambre des Communes assemblée, &
le Roy estant à la Barre dans vne posture de Criminel, le sieur Cooke
Orateur de ladite Chambre dit, qu’à la derniere seance il auoit deduit les
crimes dont leur Prisonnier estoit accusé par les Communes, au nom de
toute la Nation Angloise : sur quoy il luy fut ordonné par le President
de prononcer derechef les articles de l’accusation. Ce qu’il fit en ces termes :
Accusations
contre le Roy
d’Angleterre.
Charles Start ayant esté inuesti de la Couronne d’Angleterre auec vn pouuoir
limité, & à condition de gouuerner les peuples selon les Loix fondamentales
du Royaume. Neantmoins pour paruenir à ses desseins, & se maintenir
luy & ses complices dans leurs mauuaises pratiques, il a traitreusement & malicieusement
leué les armes contre le Parlement & contre le Peuple, lequel y
est particulierement representé.
En suite il fit vne deduction de toutes les places assiegées, de toutes les
batailles données, & apres auoir representé tous les sanglans effets d’vne
guerre Ciuile, il dit que le Roy en a esté l’Autheur pour ses interests particuliers.
Cette accusation estant finie, le President de la Chambre commanda
au Roy d’y respondre, sur quoy le Roy repartit :