I. A. D. [1649], IMPORTANTES VERITEZ POVR LES PARLEMENS. PROTECTEVRS DE L’ESTAT. CONSERVATEVRS DES LOIX. ET PERES DV PEVPLE. Tirées des anciennes Ordonnances, & des loix fondamentales du Royaume. DEDIEE AV ROY. Par I. A. D. , français, latinRéférence RIM : M0_1686. Cote locale : C_5_59.
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AV LECTEVR.

C’ESTOIT vn bel ornement
aux Iuges des Egyptiens, remarqué
par Diodore Sicilien
au premier de son Histoire, où
il dit, que celuy qui presidoit
aux iugemens auoit vne chaisne d’or en
son col, à laquelle pendoit vn anneau enrichy
de pierreries, qu’ils appelloient LE
SIGNAL DE LA VERITE, & que la coustume
estoit apres auoir gardé vn long silence,
de tourner ce signal vers le party le
plus veritable, auant que pouuoir prononcer.
Il est vray que les Autheurs, dont
la passion ou l’auarice a fait esclatter au
moment de nos troubles, des iugemens
precipitez, n’ayans traitté pour la pluspart,
que des matieres indifferentes, &

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s’estans proposé seulement d’arrester les
esprits mediocres sur des sujets mal digerez,
ne deuoient point vser de ces ceremonies,
qui ne sont faites que pour les
ouurages plus solides, & les escrits plus
recherchez. Mais j’aduouë qu’ayant eu
à parler de l’authorité du premier Parlement
du Royaume, & ayant esté porté
par ceux mesmes qui y sont plus considerez,
à mettre au iour ces Veritez Importantes,
ie n’ay pû me dispenser de garder
ce long silence, auant que de tourner le signal,
& declarer mes sentimens, soit par le
respect particulier, de toucher à des droits
si sacrez, auec des mains peu sçauantes &
experimentées : Suiuant la pensée du plus
eloquent des Prophetes, qui dit au chapitre
32. Et erit cultus iustitiæ silentium. D’où
Homere, qui passera tousiours pour le
maistre de tous ceux qui sçauent, voulant
descrire les respects & les honneurs incomparables,
que les Troyens portoient
à leurs Chefs & à leurs Gouuerneurs, luy
qui est riche & abondant principalement

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en ses descriptions, ne dit autre chose sinon,
qu’ils ne parloient qu’apres vn long
silence, soit aussi par la crainte
& apprehension de la grandeur du sujet,
& du peril où nous jettent quelquesfois
les mouuemens trop libres de nostre esprit ;
neantmoins ayant icy pour garands
les principaux Officiers de cet illustre
Corps, dont i’ay l’honneur d’estre vn des
enfans, & n’ay rien fait que sous leur conduite :
I’ay crû pouuoir dire auec Hildebert
Archeuesque de Tours, Qamuis mihi
periculosum fore intelligam, si illud, liberius paulò
tractauero, dicam tamen quod mens mihi ratioque
dictauerit, nec tanti faciam, fortunæ sæuientis terrores
vt IVSTITIÆ mecum facientis non asseram
VERITATES.

 

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