Magnien, Charles [signé] [1649], REFLEXIONS CONSCIENCIEVSES des bons François, SVR LA REGENCE DE LA Reyne. , français, latinRéférence RIM : M0_3061. Cote locale : C_9_19.
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comme dit sainct Augustin, les Roys ne doiuent
pas s’arrester aux rapports qu’on leur fait
en beaucoup de choses ; d’autant que souuentefois
ils sont faux, & fondez sur quelque malice
noire, enuie ou ambition : mais ils sont
obligez de voir eux mesmes, & de cognoistre la
verité, pour obuier aux abus & tromperies,
imitans leur Souuerain Roy, lequel entend les
cris & clameurs de son peuple, & void son affliction
& l’oppression que luy font ceux qui le
gouuernent, & touché de compassion il le deliure.

 

Aug. super cap.
27. Prou.

Videns vidi afflictionem
populi
mei in Ægypto
ideo veni
vt liberem
eum Exod. c. 30.

Les Egyptiens à bonne raison disoient, que
le bon-heur ou le mal-heur du peuple dépend
des yeux du Prince ; s’il les ouure, il cause
vne joye vniuerselle, vne abondance de biens
& vn repos parfait à son peuple ; & s’il les ferme,
les injustices, les extorsions, & les malheurs
regnent, & pour les dissiper le sainct Esprit
enseigne que son seul regard estant assis
dans son trosne suffit.

Mais la reflexion des bons François sur
la vigilance de la Reine, leur fait aduoüer
que sa Majesté n’espargne en rien son repos, sa
santé & sa vie, pour cognoistre les affaires du
Royaume, donnant audience à toute sorte de
personnes, grandes & petites, pauures & riches,
& à toute heure se priuant le plus souuent
de ses diuertissemens, quoy qu’honnestes, &



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