S. T. F. S. L. S. D. T. [1649], LE POLITIQVE BVRLESQVE DEDIÉ A AMARANTHE. Par S. T. F. S. L. S. D. T. , françaisRéférence RIM : M0_2810. Cote locale : C_8_31.
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Que ie ne pouuois venir en ce lieu,
Sans y laisser la Croix de Dieu :
Que ie n’y sçaurois plus rien voir,
Sans prendre enuie de l’auoir.
Vrament, dit-elle, vrament, çamon,
Ce n’est pas par cette raison,
Que gens de vostre qualité
Sont atteints de la pauureté.
Tout le monde nous dit de mesme,
Qu’on est reduit à l’extreme,
Qu’on a peine de subsister,
Et qu’on se passe d’achepter.
Cependant nostre Marchandise,
Demeure là sans qu’on la prise ;
Et il nous faut quasi donner,
Ce que nous vendions bien cher.
Luy ayant fait faire silence,
Il faut dis-je, prendre patience,
Le mauuais temps ne peut durer,
Voicy vn secours estranger,
Qui vient pour deliurer la France,
Du fardeau de son EMINENCE ;
Offre ses forces au Parlement,
Pour se joindre ensemblement,
Et à Messieurs nos Generaux,
Pour nous deliurer de nos maux :
Pour faire vne bonne paix,
Qui vous rendra riche à iamais.
Pour défaire ces fauoris,
Qui veulent destruire Paris.
Elle reprit aussi-tost la parole,
Me disant, ce n’est rien qu’vne colle,
Dont on nous veut amuser,
Afin de nous mieux dupper :
Ce qui fait que le monde gronde,
Ne voulant pas qu’on le seconde.

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