LE MERCVRE DE LA COVR, OV LES CONFERENCES secrettes du Cardinal Mazarin auec ses Conseillers & Confidens, pour venir à bout de ses entreprises. DEDIÉ AVX PARISIENS. Nolite fieri sicut equus & mulus, quibus non est intellectus.
Auteur
Anonyme
Éditeur
[s. n.]
Date d'édition
1652
Lieu d'édtion
Paris
Langue
français, latin
Nombre de pages
16
Référence Moreau
M0_2452
Cote locale
B_18_1
Note
Partie 1 sur 5. Ensemble de B_18_1 à B_18_5. Dans Choix I de Moreau
Commentaire de :
PatrickRebollar,
créé le 2013-02-09 15:57:51.
Notice Moreau : Cinq parties : les deux premières de seize pages, la troisième et la cinquième de trente-deux, la quatrième de trente-une. L'auteur promettait d'autres parties encore ; les a-t-il données ? On peut en douter quand on voit que, dans un avertissement de la cinquième, il s'excuse d'avoir interrompu la périodicité de ses publications. Le "Mercure de la cour" commence un peu avant la Pentecôte et finit à l'établissement du Parlement de Pontoise ; c'est-à-dire qu'il va des derniers jours de mai aux premiers jours d'août. Il est spirituel, hardi, insolent. Il contient bon nombre d'anecdotes. Il est rare. C'est un pamphlet à rechercher.
Dans la première partie, l'abbé Fouquet et Bautru discutent la question de savoir si le cardinal doit rester à la cour ou s'éloigner. Bautru veut qu'il reste ; et sa grande raison est que les Parisiens se lassent de la guerre. « Ils sont rebattus, dit-il, de toutes leurs "Mazarinades" de Scarron et de toutes les lettres que les secrétaires de Saint-Innocent leur donnent. »
Les dames de Paris avaient alors des chiens camus, sans doute des carlins. On trouve dans la seconde partie un testament du cardinal, où se lit une description curieuse des lascivetés du palais Mazarin. Voici quelques dispositions de ce testament : « Le cardinal donne à la reine un rubis et deux perles d'Orient. Il donne à Mme de B. (de Beauvais) une boîte à mouche, avec son portrait dessus et la M. d. R. (mère du roi) dessous. » Il donne à Bautru une pension de dix mille livres « pour avoir le soin de le mettre dans les "Annales « des hommes illustres »", et à Servien la terre de Repentir. » Il y a encore d'autres insolences contre la reine. Par exemple, Mazarin dit qu'il a dans son jardin une herbe à la reine qu'il faut arroser souvent, mais qui lui rapporte beaucoup ; ou bien que son devoir est de servir la reine dans sa chambre ; ou bien encore, s'adressant à la reine, après le décampement du duc de Lorraine : « Ne craignez rien, madame ; vous supportez César et sa fortune. »
L'auteur est de la Fronde des princes. Dans les statuts des chevaliers de la paille, il ordonne de croire « Que le coadjuteur qui lorgne / Pour être ministre d’État, / Aussi bien que Servien le borgne, / Est de la Fronde un apostat. » Le chapeau du coadjuteur est Mazarin, dit-il ; et sa mitre est frondeuse.
Enfin, dans la cinquième partie, Bautru conseille au cardinal d'appeler le Parlement de Paris à Pontoise : « Premièrement, vous ferez le président de Novion, puisque c'est votre dessein, le chef ; mais on vous reprochera que vous lui avez donné une tête sans cervelle. Pour les présidents, Lecoigneux et Perrot seront les deux épaules, parce que ce sont deux bons soutiens de justice ; et s'il y a quelques coups à recevoir, ils sont capables de les porter ; Lecocq, le bras droit, parce qu'il va bien à la parade ; et Guénégaud, le bras gauche, pour trinquer à tous venants ; Mandat, le ventre, parce qu'il a bon appétit ; Bragelogne et Tambonneau seront les
cuisses, parce que ce sont deux bons gros piliers ; Lefévre et Fraguier les jambes, parce qu'ils savent se tirer du danger ; et comme on dit, au diable les jambes qui ne sauvent pas le corps ; et pour achever le corps, afin qu'il soit parfait, Champlâtreux, Sainte-Croix et Menardeau en seront les parties honteuses, parce que ce sont des gens à cacher plutôt qu'à produire. Ainsi, tous ces membres assemblés, vous ferez un corps. »
Mailly cite le "Mercure de la cour" dans son Ve volume, page 364, sous le titre de "Messager de la cour", et pages 443 et 620 sous son véritable titre.
Sautreau de Marsy a emprunté à la quatrième partie du "Mercure" deux pièces de vers assez médiocres : "l’Ordonnance de la Fronde pour prendre la paille", et les "Statuts des chevaliers de la paille", (1er volume du "Nouveau Siècle de Louis XIV", pages 353 et 358.)
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