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Résultat de votre recherche de l'expression "breuets" dans le corpus des Mazarinades :


Occurrence 27. Anonyme. BALADES SERVANT A L’HISTOIRE DES TROVBLES... (1652) chez [s. n.] à Paris , 8 pages. Langue : français. Voir aussi E_1_119. Référence RIM : M0_569 ; cote locale : B_7_45. Texte édité par Morvan Perroncel le 2012-04-20 03:33:00.

BALADES
SERVANT A L’HISTOIRE
DES TROVBLES ADVENVS
EN BERRY.

A PARIS, M. DC. LII. BALADES
SERVANT A L’HISTOIRE
DES TROVBLES ADVENVS
EN BERRY.

SVR L’ARRIVÉE DE MONSIEVR
le Prince à Bourges, au mois
de Septembre 1651.  
LORS que le Grand Condé de Paris s’absenta,
Et ne voulut pas estre à la Majorité,
Il craignit iustement d’estre encore arresté
Et sa prudence, ainsi, ce malheur éuita.
Bourges fut son Azyle, ou chacun protesta,
Qu’il s’estimoit heureux de suiure son party;
On promit d’obeïr au Prince de Conty,
D’abord on s’engagea sans reserue & presto,
Alors pour son seruice on auroit combattu
Mais la chance tourna, ie ne sçay quo fato
Et la necessité fit ceder la vertu.    
D’vn zele si feruent Condé se contenta,
Et comme on luy promit toute fidellité,
Croyant qu’on se tiendroit dans cette fermeté,
Dessus ce bel espoir ses desseins projetta;
Il part fort satisfait, le Bourgeois l’escorta,
Qui d’auoir tant promis fut bien-tost repenty;
Il estoit pour la guerre assez mal assorty,
Ses murs tous démolis, & sans parapetto,
Peu de pouldre & de plomb, & peu de bled battu
Luy fit apprehender de se voir sus peto,
Et la necessité fit ceder la vertu.    
Le Maire, à ce qu’on dit, en secret concerta
D’enuoyer promptement deuers sa Majesté
Pour luy representer l’estat de la Cité,
Ce qu’estant découuert, Conty s’en irrita,
L’enuoya prisonnier, & contre luy pesta,
Il crût par ce moyen le complot diuerty.
Cependant le Roy vient par d’autres aduerty,
On attend cét honneur, con grande respetto,
Les Princes pour rempart n’ayant pas vn festu,
De peur d’estre supris, délogent snbito,
Et la necessité fit ceder la vertu.   ENVOY A MONSEIGNEVR
le Prince.  
PRINCE de qui le nom a si loin retenty,
Dont tant de Mazarins ont le bras ressenty,
Au lieu de nous hair, ayez en memento
Que l’impuissance auoit nostre cœur abbatu,
Nous n’auons pas manqué de vouloir profecto,
Mais la necessité fit ceder la vertu.   AVTRE BALADE.
SVR LA DEMOLITION DE LA
grosse Tour de Bourges.  
BOVRGES, la Grosse Tour n’est plus ton gouuernail,
Dans ses plus noirs cachots elle admet le Soleil
Depuis que l’on commence à la vendre en destail,
Nous verrons quelque iour si c’est par bon conseil;
A la faire saulter on eut bien du trauail,
Mais elle causa plus de pleurs & de babil
Lors que laschant vn pet plus tonnant qu’vn fusil,
Elle fut assommer gens d’vt, re, mi, fa, sol,
Et d’autres dont on n’a fait encor le calcul,
Cela n’empesche pas qu’on ne chante en bemol
Nostre grosse Pucelle en a bien dans le cul.    
Quand pour la renuerser on eut fait l’attirail
Plusieurs sont accourus à ce grand appareil,
S’y trouuerent surpris comme dans vn tramail,
Et là furent blessez plus de gens qu’à Corbeil,
Si ce gros Coulombier seruoit d’espouuentail,
Il sera maintenant vn clappier à conil
Fort propre à retirer quelque Poisson d’Auril,
Il fit prendre autresfois nostre ville par dol,
Aussi chacun s’en mocque, & ie ne cognois nul,
Qui ne chante d’vn ton, ou doux, ou graue, ou mol,
Nostre grosse Pucelle en a bien dans le cul.    
Elle ne verra plus ses foudres de métail,
Qui la nuict quelquesfois troublent nostre sommeil,
Et dont l’air agité, plus que d’vn éuentail,
A de mainte Pucelle esmeu le teint vermeil,
Elle a fait peur à tel, de qui le souspirail,
Se fust bien aysement bouché d’vn grain de mil,
Quel que soit son autheur, Romain, Goth, Espagnol,
Roy, Maire du Palais, Empereur, ou Consul,
Sans respecter son nom qui n’a pas eu grand vol,
Nostre grosse Pucelle en a bien dans le cul.   Enuoy à quelque Balafré.  
VOVS que la grosse Tour à rendu torticol,
Qui vous estes deffait de francs ou d’escus sol,
Pour guerir d’vne pierre autre que le calcul,
Vostre chef ne peut plus faire le girasol;
Si vous en auez mal au siege du licol
Nostre grosse Pucelle en a bien dans le cul.   BALLADE SVR LA REDDITION
de Montrond le 1. Septembre 1652.  
QV’ON ne s’estonne pas si Montrond capitule,
Ses braues deffenseurs n’en seront point blasmez
Ils ne craignent pas tant les gens du Seigneur Iulle,
Mais apres le long-temps qu’on les tient enfermez,
Apres qu’ils se sont veus au point d’estre affamez,
Et de ne pouuoir plus cette place deffendre;
Apres s’estre battus mieux que l’on n’auroit creu,
A l’accommodement ils sont contraincts d’entendre,
Enfin le temps à fait ce que Mars n’auroit peu.    
La rigueur de l’hyuer, l’ardente canicule;
La pluye & les broüillards souuent en l’air formez
Donnoient aux assiegeans vn espoir ridicule
De voir leurs ennemis de fatigue opprimez:
Les foudroyans canons, l’effort des gens armez,
Les mines qui mettoient tous les dehors en cendre,
Iamais des assiegez n’ont la constance esmeu;
Tout le camp fremissoit en les voyant descendre,
Enfin le temps à fait ce que Mars n’auroit peu.    
Il faut pourtant ceder, c’est en vain qu’on recule,
Ils n’ont pouldre ny plomb, leurs bleds sont consommez,
Le secours vient à tard, sa force est comme nulle,
Et dans l’extremité ces frondeurs renommez,
Vont sortir glorieux sans estre desarmez:
S’ils ont versé du sang, ce n’est pas sans le vendre,
Le Soldat Mazarin s’en est bien apperceu,
Mais les voila dehors, ne pouuant plus attendre,
Enfin le temps à fait ce que Mars n’auroit peu.   ENVOY A MONSEIGNEVR
le Prince.  
PRINCE de qui l’abord eut surpris Alexandre
A la haute valeur Persan peut bien pretendre,
S’il eut vn peu plustost quelque secours receu,
Palluau ne l’eut iamais obligé de se rendre,
Enfin le temps à fait ce que Mars n’auroit peu.  

FIN.

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Occurrence 29. Anonyme. L’ADIEV DE MAZARIN BVRLESQVE. (1649) chez Huot (Claude) à Paris , 8 pages. Langue : français. Sur l'imprimé à Paris.. Référence RIM : M0_40 ; cote locale : E_1_21. le 2013-01-21 16:06:58.


Nous, & luy de Dame venus,
Si cette gloire vous agrée
D’auoir l’authorité sacrée
Quoy que vous ne le soyez pas,
Que regarder de haut en bas
De nous commander à baguette
Soit ce que vostre cœur souhaitte,
Donnant pensions, & breuets
Iusqu’au moindre de vos laquais,
Ce n’est vn ergo necessaire
Qu’aussi cela nous doiue plaire,
Et c’est assez qu’en bons François
Nous obeyssions à nos Roys.
Car enfin nous sommes trop braues
Pour deuoir estre vos esclaues.
Si vous vous fussiez contenté
De quelque mediocrité,
Si sans vsurper la couronne
Où du moins le droit qu’elle donne
Vous eussiez en homme d’estat
Seruy nostre bon potentat,
Vos defauts, & vostre naissance
N’eussent pas tant choqué la France :
Et d’vn excez de charité
Elle eut encor patienté.
Mais à present mon cher compere
Vostre depart est necessaire.
Car il est certain que Paris
Vn iour reuerra son Louys
Que vous n’auez pas esperance
De transporter hors de la France :
Ainsi que le rouge metal
Pour vous fort bien, pour nous fort mal
Or le Roy reuenant en ville
Ie vous crois homme trop habile,
Et pourtant ne l’estes pas trop,
pour y reuenir au galop
Au pas, au trot, ou d’autre sorte ;
Car eussiez vous meilleure escorte
Que n’auiez dans vn autre temps
Allant au palais d’Orleans,
Ie vous iure par ce Burlesque
Qu’vne meschante soldatesque
Iure tous les iours par sa foy
De vous couper ie ne sçay quoy,
Qu’on coupa iadis à vn autre
D’vn pays fort voisin du vostre
Et qui mesme estoit ce dit-on
Vn peu de meilleure maison.
Les femmes sont encor en vie
Qui de vous traitter ont enuie
Comme Conchino Conchini,
Iuste Prime à Mazarini.
C’est pourquoy si vous estes sage
Allez faire vn petit voyage
Iusqu’au climat Sicilien
Si mieux n’aimez l’Italien
Que deuez aimer dauantage
Car il me souuient d’vn passage
Qui dit que le cœur, & l’argent
Vont tousiours ensemble logeant.
Vous respondrez, qu’auez en France
Encor beaucoup plus de cheuance,
Et que derechef partis, & prests
Doiuent grossir vos interests ;
Mais c’est iustement l’encloüeure,
Et c’est pour vous à la malheure
Que pour empescher tels desseins
Paris en veut venir aux mains,
On criera tousiours guerre, guerre,
Si vous ne quittez cette terre
Et nous serions soudain d’accord
Si vous estiez absent ou mort.    
Ainsi donc par vos limonades
Par vos excellentes pommades
Par la bonne odeur de vos gands
Par le mouuement de vos glands
Par vostre petite calote
Par vostre teste vn peu falote
Par les singes que tant aimez
Qui comme vous sont parfumez,
Par les belles Mazarinettes
Par toutes les Marionettes
Par la robe des Theatins
Par les grands Manes Iacobins
Par Botru, par Tubeus, Lopes
Par les masses, & par les topes
Par point, sequence, & par fredon
Par tout ce que vous trouuez bon
Par tout ce que dire ie n’oze
Ny dans les vers, ny dans la prose,
Sur tout par la feste des Rois
Par vn Blocus depuis deux mois
Par la cherté de la farine
Par la crainte de la famine
Par la perte de nos traffics
Par la reforme des tarifs
Par la discorde des deux freres ;
Enfin par toutes nos miseres
Dont nous gardons le souuenir
Allez sans iamais reuenir.  

FIN.

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Occurrence 31. Anonyme. ADVERTISSEMENT POVR MADEMOISELLE, A... (1649) chez [s. n.] à Paris , 7 pages. Langue : français. Référence RIM : M0_459 ; cote locale : A_2_23. Texte édité par Site Admin le 2012-12-02 14:13:05.

ie ne connoissois bien
que vostre propre vertu vous y
attache beaucoup plus puissamment
que tout les motifs dont ie
me pourrois seruir pour vous y
porter ie me contenteray seulement
de ioindre encore mes
vœux a cette mesme vertu pour
l’accomplissement d’vn si noble
dessein, & ie feray voir par là ce
ce que l’on doit à tous ceux qui
marchent comme vous à la conqueste
de la paix & qui ont entrepris
de la rendre aux peuples qui
la desirent si ardemment.  

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Occurrence 32. .

ie ne connoissois bien
que vostre propre vertu vous y
attache beaucoup plus puissamment
que tout les motifs dont ie
me pourrois seruir pour vous y
porter ie me contenteray seulement
de ioindre encore mes
vœux a cette mesme vertu pour
l’accomplissement d’vn si noble
dessein, & ie feray voir par là ce
ce que l’on doit à tous ceux qui
marchent comme vous à la conqueste
de la paix & qui ont entrepris
de la rendre aux peuples qui
la desirent si ardemment.  

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Occurrence 33. Anonyme. REFLECTION SVR LA CONDVITE DE MONSIEVR LE... (1652 [?]) chez [s. n.] à [s. l.] , 23 pages. Langue : français. Voir aussi C_11_24. Référence RIM : M0_3059 ; cote locale : B_20_20. le 2013-02-24 13:06:57.

de soumission.   Les Mazarins qui auoient obsedé la Reine, &
qui auoient promis que le Mareschal d’Aumont
(grand amy & conducteur du Cardinal, à Cologne)
defferoit absolument dans deux jours les
troupes de Monsieur le Prince, si l’on luy donnoit
le Breuet de Duc, qu’on luy expedia sur le champ,
sur les protestations qu’il fit de reussir ; & que par
cette deffaite on osteroit toutes les forces à Monsieur
le Prince ; en suitte dequoy, il leur seroit
bien facile de le perdre ; Firent si bien conceuoir
ces esperances à la Reine, (qui estoit en impatience de
voir son Sicilien) qu’elle respondit que bien loin de
donner deux jours pour vn accommodement si
important, elle seroit bien faschée d’accorder
vne heure ; tant le temps est cher à ceux qui aiment bien. Voila la necessité qui a contraint Monsieur le
Prince de se retirer à Bordeaux. Ie demande aux
plus desinteressez du monde ce qu’ils feroient
dans vne pareille rencontre, & ie voudrois apprendre
d’eux, à quoy doit vn subjet se resoudre
voyant son Souuerain animé contre soy par les
continuelles sollicitations de sa Mere, qui fulmine
contre Monsieur le Prince toute sorte de maledictions ;
qui ne trouue point de ressort (que l’amitié
qu’elle a pour le Cardinal Mazarin, ne luy fasse
jouer) qui met au hazard la fortune de son Fils
pour asseurer celle de son Fauory qui pour perdre celuy qui veut sauuer l’Estat des mains d’vn
Tyran Estranger, establit vn Conseil choisi d’entre
les plus grands amis de son Maz. ceux qui haïssent
le plus M. le P. sans considerer, ny leur naissance,
ny leur probité, ny leur suffisance, ny l’intelligence
qu’ils deuroient desja auoir au maniement
des affaires d’Estat ? On les nomme, on les
place, on les met en possession de leurs Charges,
& l’on leur donne l’entiere administration de toutes
choses, sans en conferer auec Monsieur le Duc
d’Orleans, qui n’entre point non plus que Monsieur
le Prince, en connoissance de tout ce qui se
resoult dans les Conseils du Roy, depuis que ces
Partisans du Cardinal Mazarin ont la disposition
absoluë de nos biens, de nos fortunes, & de nos
vies entre leurs mains ; pour ne vouloir point
auoir part à de si pernicieux desseins qu’ils font
prendre à sa Majesté au hazard de son propre Estat,
parce qu’ils sont seulement vtiles au restablissement
de leur Maistre & à celuy de leur grandeur,
descheuë plusieurs fois en punition des crimes
d’Estat qu’ils ont souuent commis pour trauailler
à leurs propres interests, par la perte de ceux de la
Couronne. Enfin tout ce qu’il y a du sang Royal
est aujourd’huy banny de la Cour, pour introduire
à leur place des personnes entierement desuoüées
au Cardinal Mazarin, par l’attachement
qu’elles ont promis à son restablissement, lors
que ce Sicilien les a esleuës pour remplir des places,
dont on deuroit les chasser honteusement par
cette seule raison, qu’ils n’y ont esté esleuez, que
parce qu’on les a veus en dessein d’interesser la
fortune du Cardinal dans celle de l’Estat, ne faisant
point difference des choses qui ne sont que
contre ce Ministre, d’auec celles qui ne sont que
l’authorité Royale qu’ils attachent maintenant
ensemble ; afin que ceux qui voudront seulement
agir contre le Mazarin ne puissent le faire sans
agir contre le seruice du Roy, faisant de l’authorité
de sa Majesté, & de celle du Cardinal qu’ils
veulent restablir, la puissance indiuisible du Souuerain,
que nul ne peut separer à leur mode sans
se rendre criminel d’Estat. Pour couper court
ceux qui font semblant aujourd’huy de releuer
l’authorité Royale, l’abaissẽt d’vne telle sorte, qu’il
n’y a point de crocheteur dans Paris qui voulust si
honteusement prostituer sa volonté. Le Cardinal
Mazarin agit, le Roy luy sert d’instrument ; Le
Cardinal Mazarin commande, le Roy luy obeït ;
Le Cardinal Mazarin enuoye ses ordres, le Roy
les reçoit ; Le Cardinal Mazarin emprunte le nom
du Roy pour desguiser ses crimes, le Roy y consent ;
Le Cardinal Mazarin veut perdre Monsieur
le Prince ; il agit de Cologne pour cela le Roy
luy donne la main, le Roy luy obeït, le Roy suit
ses ordres, le Roy luy preste son nom, & s’attribuë
à soy la poursuitte qu’il fait à ce seul Ministre
& ses adherans ; Enfin le Roy marche pour deffendre
la querelle de Mazarin, à la veuë d’vne telle
conspiration concertée depuis si long temps,
conduite auec tant de precautions, & finalement
poursuite auec tant de vehemence ; peut-on blasmer
la retraitte de Monsieur le Prince, faite auec
tant de sujet, resoluë pour de si bons desseins, &
executée pour esuiter tant de maux ? Il n’appartient
qu’à vn tel Prince de former des desseins si
genereux ; C’est à ce coup que la tyrannie va trouuer
sa pierre d’achopement ; C’est à ce coup que
le peuple va receuoir le soulagement qu’il espere
depuis tant d années ; C’est à ce coup que le
Mazarinisme va perir ; & enfin c’est par ce coup
que Dieu veut nous deliurer des maux que nous
souffrons depuis si long-temps, par les mains de
Monsieur le Prince, qui par la necessité qu’il a
d’armer contre les ennemis de l’Estat, pour se
deffendre de leurs persecutions, veut par mesme
moyen establir le repos dans le Royaume par
la Paix generale, soulager les peuples par le rabais
des imposts & la perte des Maltotiers ; restablir
l’vnion dans les Prouinces par le restablissement
d’vn Conseil choisi par la pluralité des voix, de
personnes dont la probité soit connuë de tout le
monde ; raffermit la Monarchie par l’expulsion
des Tyrans ; & rasseurer l’authorité Royale, par
la bonne intelligence des subjets auec le Souuerain,
& l’amitié que les peuples auront pour des
personnes que le Roy choisira pour son Conseil,
qui ne seront point suspectes, ny attachées
à leurs propres interests. Ce sont les promesses
de ce grand Prince, ce sont les protestations
qu’il nous fait, & c’est la Declaration que le
Parlement de Bordeaux en a receu ; auquel
Monsieur le Prince a juré de ne rien faire contre
le seruice du Roy, protestant n’auoir d’autre
dessein, que de chasser les restes du Mazarin,
de desliurer la Personne du Roy d’entre les mains
de ses creatures, & d’establir vn Conseil de gens
de bien, sans y demander place pour nul de ses
amis.   Il y a long-temps, que toute la France souhaitte
auec passion que Monsieur le Prince mette
la main à l’œuure pour la conduire à bon
poinct, sçachant bien qu’il n’y a point d’autre
personne dans le Royaume qui peut mieux reüssir
que luy ; tout le monde se plaignoit qu’il ne
se declaroit pas assez ouuertement, & qu’il n’auoit
qu’à parler pour le peuple, que hommes &
femmes le suiuroit : il est temps de songer à ce
que nous deuons faire, il trauaille pour nous, il
se declare pour nous, & il prend les armes pour
nous, & pour le seruice du Roy, puis que c’est
pour le soulagement de ses subjets. On veut le perdre parce qu’il nous veut deffendre, il n’est
pas juste que nous en soyons mesconnoissans,
& nous deuons perdre la vie pour celuy qui la
hazarde pour nous.  

FIN.

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Occurrence 35. Anonyme. AVIS AVX PARISIENS. (1652) chez [s. n.] à Paris , 7 pages. Langue : français. Jouxte la copie imprimée. Voir aussi B_14_31. Référence RIM : M0_489 ; cote locale : B_20_47. le 2012-04-13 16:43:22.

AVIS
AVX
PARISIENS. Iouxte la Coppie Imprimée.

M. DC LII. AVIS
AVX PARISIENS MESSIEVRS, La preuue que vous receuez auiourd’huy
de l’affection que Monsieur le Prince à pour
nostre repos est si grande, qu’il aura raison
de vous croire aussi insensibles à vos propres
maux, que mesconnoissants des fatigues &
des peines qu’il prend depuis six mois pour le
public, si vous ne luy tesmoignez dans cette
rencontre les bons desseins que vous auez de
le seconder. Ce grand Prince ayant apris que le Cardinal Mazarin faisoit venir des Trouppes de toutes
parts pour grossir de sorte son Armée, qu’il
peut promptement blocquer Paris, parce
qu’on ne l’y vouloit point receuoir, comme
vous voyez qu’il y marchoit à grands pas, a
estimé qu’il ne pouuoit vous donner des tesmoignages
plus grands de l’amitié qu’il a pour
le Public, qu’en abandonnant toutes ses
plus importantes affaires de Guyenne, pour
venir seconder les bonnes intentions de son
Altesse Royalle, principalement quand il a
consideré que Monsieur le Duc d’Orleans
ne pouuoit abandonner Paris sans danger, il
est d’abord party, courant nuict & iour pour
se venir mettre à la teste de l’Armée que Monsieur
le Duc de Nemours à conduit affin de
s’opposer à ce pernicieux dessein du Cardinal
Mazarin.   Il n’est point necessaire d’exagerer icy toutes
les raisons qui vous doiuent faite contribuer
auec vigueur à la perte de cét Estranger,
vostre propre interest, & la iuste haine que
tous les gens de bien doiuent auoir pour luy,
vous attachent assez fort à suiure les bonnes
intentions que Monsieur le Prince à de vous
deliurer de ce Tyran. C’est le seul motif qui
l’a porté à se hazarder seul pendant vn si l’on chemin, en abandonnant le reste de sa famille,
& la Prouince de Guyenne, à qui il a tant
d’obligation, pour vous venir secourir soubs
les ordres de son Altesse Royalle ; à laquelle
il vient en propre personne soùmettre toutes
les volontez, sçachant bien que tous ses
sentiments sont iustes.   S’il est hors de propos, il ne sera point
inutil d’auertir ceux qui taschent de descrier
dans le Public les intentions de Monsieur
le Prince, qu’il n’a nulle part à tant de libelles
diffamatoire tendant à sedition qui se sont
fait ou a son auantage ou a son nom ; parce
que ses desseins n’estants au, res que de vous
procurer la paix, il croit s’en estre assez esclaircy
par les Lettres qu’il a escrit à Monsieur le
Duc d’Orleans & aux Parlement, qui sont
les seuls pieces que ses amis ont fait Imprimer. Moy en mon particulier, comme bon
Cytoyen, & passionné pour le bien public,
ie vous supplie de vous trouuer ce iour à deux
heures precises de releuée sur le Pont-Neuf
sans autre dessein, que pour aller tesmoigner
à son Altesse Royalle & à Monsieur le Prince,
que tous les gens de bien sont prests de suiure
leurs ordres, pour achueer d’executer ce qu’ils ont commencé auec tant de zelle
contre nostre Tyran ; il n’est plus temps de
balancer, c’est le dernier coup, & le plus fauorable
que la France puisse iamais esperer
pour obtenir sa tranquillité si chacun y veut
contribuer selon son pouuoir, voyant que son
Altesse Royalle n’y espargne ny ses amis, ny
son sang, puis qu’il a exposé Mademoiselle
qui a empesché auec tant de courage que le
Cardinal Mazarin ne soit entré dans Orleans.
Monsieur le Prince expose la mesme chose,
& tous deux ensemble, peuuent vous donner
tout ce que vous pouuez souhaitter, pourueu
que vous les asseuriez de la bonne volonté
que vous auez de vous joindre auec
eux contre nostre Ennemy mortel le Cardinal
Mazarin.   Enfin Messieurs, il ne faut point se flatter,
le mal est à l’extremité, il se rendra incurable
si l’on n’y apporte vn souuerain remede, &
n’y en a point de meilleur que de faire comme
font tous ceux qui veulent bien reüssir,
c’est à dire de chasser tous les suspects sans
lesquels nous n’aurions plus de guerre, & notamment
il faut se donner de garde de nostre
Gouuerneur, qui n’a pas plustost ouy parler
de l’arriuée de Monsieur le Prince à nostre secours, qu’il à voulu faire assembler quelques
Bourgeois qu’il à gaigné par les Festins qu’il
leur a fait, pour s’opposer au bonheur qui
vous arriue par vn resultat de l’Hostel de Ville
conclu par 7. a 8. de ses Factionnaires, cét
horrible dessein eust causé nostre perte entiere
s’il l’eust peu faire reüssir : & il est homme a
en tenter bien d’autres pour faire abandonner
Paris à la discretion du Cardinal Mazarin
son Maistre, si l’on le souffre dans la charge
qu’il possede.  

FIN.

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