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Mazarinade n° B_18_3

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Anonyme [1652], LE MERCVRE DE LA COVR, CONTENANT La Harangue des Deputez. La Response du C. M. La Trahison du Duc de Loraine. Le Magazin des Recompenses dudit C. M. Et celuy des Princes. TROISIESME PARTIE. , français, latinRéférence RIM : M0_2452. Cote locale : B_18_3.


rire Monsieur Seruien, ils demanderont aussi bien
le vostre comme le mien, &c. Sçachez donc des
Princes leurs intentions, afin qu’ils nous en donnent
des asseurances : car le Mazarin est si deffiant
qu’il ne se fieroit pas à Dieu sur bon gage, & me
dit tousiours à vno nimico reconciliato non se fida mai.
Sur tout ne vous fiez pas au peuple, son amour est
la plus inconstante chose du monde, & pour vous
mieux dire dire, son humeur, ferocior plebs ad rebellandum,
quam bellandum : tant are magis quam tueri libertatem,
& puis nous auons deux amorces infaillibles
pour l’attraper, qui est l’esperance d’vn costé,
& la crainte de l’autre. Allez Messieurs, & sçachez
qu’on est sage quand on reuient des plaids.
 
Messieurs les Deputez s’en retournerent bouche
cousuë, aussi estonnez comme des fondeurs de cloches :
& puis Monsieur le Cardinal s’en alla trouuer
Son Altesse de Loraine dans sa chambre, qui regardoit
si l’argent qu’on luy auoit donné estoit de
poids ; dequoy le Cardinal estonné luy demanda,
que fait là Vostre Altesse, & ledit Duc luy respondit :
Ie regarde si vos pieces sont de poids, & si elles
sont bonnes, car on dit que vous estes vn Enchanteur,
ie craindrois que vous ne me baillassiez icy
des feüilles de chesne pour des pistoles, cét or me
semble bien alteré, i’aimerois mieux que vous me
donnassiez des Philippes que des Louys, car de
toutes vos monnoyes de France, ie ne trouue que
l’Escu d’or de bon alloy, car pour le Louys vous