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Mazarinade n° D_2_1

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Anonyme [1649], LE MEMOIRE DES PLVS REMARQVABLES PIECES faites depuis le 26. Aoust iusques à present. Contenant vne particuliere description de toutes les affaires & negociations de l’Estat & des Barricades, auec l’emprisonnement de Monsieur de Broussel. Ensemble son eslargissement. , françaisRéférence RIM : M0_2444. Cote locale : D_2_1.


Coadiuteur qu’il se meslast de dire son Breuiaire, & que l’on auoit
donné bon ordre pour empescher les Bourgeois de faire les meschans,
& que le lendemain les prisonniers payeroient pour tous ;
Au mesme temps on vid sortir le grand Maistre, suiuy de cent
homme de caualerie, allant le long des ruës, faisans les braues, pensant
par leur rodemontade espouuanter la populace : Mais venant
pour entrer dans la Cour du Palais en la ruë S. Louis, on le salua
d’vne si grande quantité de coups de pierre, vne desquelles ayant
eu l’effronterie d’ateindre la moustache dudit grand Maistre, fut
contraint de s’en fuïr auec tous ses gens ; Les Bourgeois en vn moment
tendirent les chaisnes par tout Paris, les gardes demeurerent
sur le pont-Neuf, & autour du Palais Cardinal, le reste de la iournée
se passa en allée & venuë que le Parlement fit au palais Cardinal
sans rien obtenir, cependant le peuple marchant en grande troupes
le long des ruës, qui ne parloient que tuer, brusler & piller sur le soir
lesdites gardes, quitterent le pont Neuf, & allerent auec le reste autour
du Palais Cardinal. Le lendemain à six heures du matin, le
Chancelier pensant que le Bourgeois auoit jetté son feu venant
au palais porter plusieurs lettre de cacher pour empescher le Parlement
de s’assembler, & pour exiller plusieurs, voulant entrer dans
la place Dauphine, il voulut faire abattre vne chaisne qui luy sut
apres plusieurs contestations refusée apres quelque parole, il sut
reconnu du peuple, qui dirent c’est le Chancelier, il le faut ietter
dans la riuiere, ce qui l’obligea de passer outre, gagne le quay des
Augustins, & estant vis a vis de l’Hostel de Luyne, ce voyant poursuiuis
de quantité de ie ne sçay qui, & gens de neant qui crioient
arresté il le faut tuer, ce qui l’obligea de ce ietter dans ledit Hostel
de Luyne, qui fut en mesme temps enfoncé, & on le chercha par
tout le logis sans le pouuoir trouuer, il estoit caché auec sa fille dans
vn aissement, il se passa en cette recherche prés de deux heures, au
bout duquel temps, deux compagnies des gardes, sçauoir l’vne
Françoise & l’autre Suisse, accompagne du grand Maistre & de la
gendarmerie du Roy y arriuerent, qui d’abord firent retirer le
Bourgeois qui y estoit sans armes ; pendant le temps M. de Droict
Capitaine au Regiment des gardes du Roy, assisté de quatre soldats
François, se saisir du Chancelier, & firent marcher au milieu de la
caualerie à pied, plus viste que les cheuaux qui n’estoient que vis à