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Mazarinade n° D_2_1

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Anonyme [1649], LE MEMOIRE DES PLVS REMARQVABLES PIECES faites depuis le 26. Aoust iusques à present. Contenant vne particuliere description de toutes les affaires & negociations de l’Estat & des Barricades, auec l’emprisonnement de Monsieur de Broussel. Ensemble son eslargissement. , françaisRéférence RIM : M0_2444. Cote locale : D_2_1.


qu’ils ne sortiroient point, qu’ils vouloient mourir dans le Palais
Cardinal, non pas dans les ruës, ce que voyant la Reine, prit trois
resolutions : La premiere, enuoya querir Monsieur le Comte
d’Harcourt luy dit qu’elle luy donneroit dix mil hommes, & qu’il
marchast dans les rues de Paris, à leur teste & faire main basse à
tout ce qui s’opposeroit à luy, lequel luy fit responce qu’il feroit
tout ce qu’il luy plairoit commander, mais qu’il ne passeroit la premiere
barricade auec ses dix mil hommes : La seconde, qu’elle
vouloit faire sortir le Roy de Paris : Et la troisiéme & derniere resolution
qu’il faloit rendre les prisonniers, & qu’elle s’en vengeroit
au quartier d’Hyuer. Au mesme temps, on depescha Monsieur de
Thou auec vn Exempt des gardes du corps dans le carrosse du
Roy, attellé de six cheuaux, pour aller au bois de Vincenne querir
Monsieur de Blanc-Mesnil lequel carosse passa par dessus le
pont aux Biches, autrement dit la rue Neufue Sainct Martin, passant
pardeuant le lieu & demeure des Chiffonniers il fut arresté par
lesdits Chiffonniers, le Postillon receut vn grand coup de pierre au
coulde, plusieurs coups de pierres & crochets donnez aux cheuaux,
qu’ils ne vouloient laisser passer, enfin apres plusieurs remonstrances
par ceux qui estoient dans ledit carrosse en leur montrant la
commission de la Reine qui estoit pour aller querir Monsieur de
Broussel & Monsieur de Blanc-Mesnil le laisserẽt passer, en mesme
temps on depescha vn courrier pour enuoyer querir Monsieur de
Broussel qui estoit au Mesnil Madame Rances : cependant garde
par tout par ordre des Messieurs de Ville, qui enuoyerent sur les
quatre heures du soir du Ieudy vingt-septiéme du mesme mois, les
Capitaines des quartiers par toutes les maisons faire commandement
de prendre lesdites armes, & aller faire bonne garde tout le
long de la nuit, authorisant par là les Bourgeois qui auoient pris les
armes sans ordre. Le lendemain Vendredy vingt-huictiéme sur
les huict à neuf heures du matin, les prisonniers arriuerent par la
porte sainct Martin, & sur le Midy apres qu il se furent montrez à la
populace, l’on publia vn Arrest du Parlement, par lequel l’on faisoit
commandement à toute sorte de personnes de se retirer, baisser
les chaisnes, & rompre lesdites barricades, & à tous Marchands &
Artisans d’ouurir leur boutique qu’ils auoient fermée, ce qui fut incontinent