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Mazarinade n° C_2_53

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Anonyme [1649], DIALOGVE CONTENANT LA DISPVTE ET L’ACCORD DE LA PAIX, ET DE LA GVERRE. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1073. Cote locale : C_2_53.



Vous mangez les petits enfans
Qui n’ont pas encores de dents,
Vous faites violer leurs meres
Mesme en presence de leurs peres
Qui sont tres certains de l’affront
D’auoir des cornes sur le front.
Quand le fourrier vous a logée
Vous pestez comme vne enragée
Vous demandez aux paysans
Non des perdrix, ny des faisans,
Mais vous voulez qu’il vous fricasse
Vistement des œufs de becasse
Si mieux il n’aime d’vn Phœnix
Contenter vos bons appetits.
Autrement les morts, & les testes
Qui sont les vents de vos tempestes
L’asseurent que vous romprez tout,
Et qu’il ne verra pas le bout
Non seulement de cette année
Mais mesme de cette iournée.
Le pauure diable tout transi
Qui iamais n’eut tant de souci
Dit qu’il ne veid iamais de place
Où se vendit œuf de becasse
Et ne croit pas qu’en son pays
On ait iamais veu de Phœnix.
Mais se doutant que sa ressource
Ne peut estre que dans sa bourse
Dit qu’il donnera de l’argent
A quelque valet diligent
Pour aller iusqu’en Arabie
Chercher l’oyseau de longue vie,
Alors le soldat appaisé
Confesse qu’il n’est pas aisé
De recouurer telle viande,
Mais c’est de l’argent qu’il demande.
Si la ruse ne suffit pas
Ny la menace du trépas
Vous le batez ainfi que plâtre
Vous le faites coucher sur l’âtre
Ou la trop voisine chaleur
Luy cause vne viue douleur.