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Mazarinade n° A_2_43

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Anonyme [1649], DIALOGVE BVRLESQVE DE GILLES LE NIAIS ET DV CAPITAN SPACAMON. , françaisRéférence RIM : M0_1072. Cote locale : A_2_43.


Sainct Germain dissimulez.
 
Gilles.
Les vns ont dit : Nous auons taillé des croupieres, vous
n’auez qu’à vous en aller.
Les autres : Tous les passages vous sont ouuerts, quand
vous serez hors du Royaume, vous ne craindrez point
d’Arrests.
Tout le peuple crie, qu’il s’en aille au diable apres nostre
argent.
Les chanteurs disent auec les lacquais, & quelques femmes :
Si iamais dans Paris tu entre,
On te fera comme au Marquis d’Ancre.
 
Les Partisans comme les meilleurs de ses amis, protestent
qu’ils ne l’abandonneront iamais, sinon qu’on le conduise
à la potence : nous le suiurons par tout, disent-ils, qu’on
nous laisse donc aller sans armes auec nostre bagage.
Spacamon.
Ne les laissera-on point aller ces pauures gens, qui font
vne si grande perte ?
Gilles.
Tres-volontiers, mais de peur qu’il ne leur mes-arriue
par les chemins, on les oblige de prendre passe-port, qui leur
doit estre liuré par vne Chambre de Iustice qu’on doit establir
pour ce sujet.
Spacamon.
Si j’estois à leur place, ie m’en irois sans prendre congé,
ny attendre aucun passe-port.
Gilles.
Et où irois-tu ? On te poursuiuroit par tout : on t’assommeroit
par le chemin : on te despoüilleroit, & tu serois en
danger de mourir de faim : que deuiendroit le grand Capitan,
le Seignor Spacamon ?
Spacamon.
Qui a de l’argent a des piroüetes.
Gilles.
Mais tu n’en aurois point : crois-tu qu’on te laissast vne