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Mazarinade n° C_8_30

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Anonyme [1649], LE GRAND POËTE BVRLESQVE DE L’ESCOLE D’ASNIERE. EN VERS BVRLESQVES. , françaisRéférence RIM : M0_1512. Cote locale : C_8_30.



Qui va de sainct Oën à Meudon
A deux lieux proche de Grenoble
Sur le clocher de Gaillardon.
Ils le prierent auec instance,
Qu’il voulut venir au logis,
Qu’on luy donneroit la pitance,
Composée doignons & de lis.
Le lievre aussi rusé que fin,
Iugea fort bien dedans leur mine,
Du pauure estat de leur cuisine,
Où iamais on ne voit de pain.
Alors, ce dit-il, en luy-mesme,
Ie vois dés là que ie suis pris,
Et que dans mon malheur extrême
Il me faut vouër à sainct Prix.
Ainsi se doutant de l’affaire,
Il monte à cheual promptement,
Et d’vn coup d’espron seulement,
Sauta tout droit iusques à la Fere.
Où tout joyeux d’estre eschappé,
Il se mist du lict à la table,
Et son roussin dedans l’estable,
En attendant l’heure du soupé.
L’escolier qui voit que son maistre
N’est ny docte, ny chasseur,
Proteste qu’il voudroit bien estre
A la maison d’vn cheuaucheur.
Où la femme demandant à rire,
Et cherchant à passer le temps,
Luy fera des lettres escrire,
Ou les poulets, pour de l’argent :
Il vient demeurer à Paris
Bien empesché de sa personne,
Où Ieanneton d’abord luy donne
Vne chambre dans son logis.