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Mazarinade n° B_20_19

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Anonyme [1652], LE DIOGENE FRANÇOIS, OV L’HOMME D’ESTAT A LA FRANCE SOVSPIRANTE. , françaisRéférence RIM : M0_1097. Cote locale : B_20_19.


& la France la bien esprouué à son mal-heur, que
l’on l’auoit fait homme. C’est ainsi le chemin qu’il
faut tenir pour le deuenir, nul n’a tant besoin de l’estre,
que les Roys : Helas ! que c’est vne grande misere
quand il faut chercher des Princes en plain iour ;
Cela est excusable pour le commun, mais le sang
Royal, doit comme vn Soleil, esclairer des son Leuant,
& donner des le matin des Rayons de vertu
sur ses subiects.
 
La Mere des deux Graccus Romains, disoit que
la bonne nourriture estoit vne double naissance aux
Enfans. C’est enuers les Princes, que ceste sentence
se doit plus exactement praticquer. L’on doit à
l’enuy trauailler à fortifier leurs esprits. C’est ce que
Diogene & le Caton François remarquent estre plus
necessaire à sa Maiesté. Luy & le Royaume ont besoin
de le voir bien-tost homme, si bien-tost ne
voulons souffrir vn grand Ecclypse dans l’Estat.
Mais quoy ? au lieu de remedier à ce mal, on tasche
à rendre criminels de leze Maiesté ceux qui descoure
le pot aux Roses.
A la Cour, Diogene, il ne faut pas tout dire, ie ne
te conseille pas d’y estre plus longuement, il te faut
faire vn tour dans le tiers Estats, tu y pourras trouuers
des hommes au moins tu y oras prou discourir
du bien public, tu y remarqueras beaucoup plus de
Cicerons que de Catons, à bien faire il ne faut point
tant de discours, ny faire seruir la balance de Iuce,
do trébuchet à peser l’Or, ny faire des reglements