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Mazarinade n° B_13_36

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Anonyme [1652], LE DERNIER EXORCISME DV CARDINAL MAZARIN, PRESENTÉ A LA REYNE. Pour l’obliger à sortir au plustost de la France. Par vn de ses meilleurs Amis. , françaisRéférence RIM : M0_1016. Cote locale : B_13_36.


que tu n’as rien d’humain que la figure : & que l’Enfer n’a point
de si cruel Demõ que toy. C’est ce qui me persuade que puis que
le vent de midy t’a porté de la Sicile dans les terres de la Frãce,
cõme il a coustume d’y ietter les Sauterelles, & le venin qui produit
icy les chenilles, & les autres plus veneneux animaux : On te
peut prendre pour ce Demõ meridional, dõt parle vn des pseaumes
qu’on chante à Cõplie ; D’autres disent que n’ayant qu’vne
partie des signes de l’Antechrist, tu fais remarquer en toy tous
ceux de ce Dragon, qui suiuant l’interpretation que l’autheur de
l’Alcoran a faite de ces paroles d’vne autre pseaume, Draco quem
fecit Deus ad illudendum, vient s’ébattre chaque iour quelques
heures deuant Dieu pour luy faire passer le temps, parce que de
même tes singeries en diuertissant nostre ieune Monarque, offusquent
les lumieres de son esprit par les illusions des mauuais conseils
que tu luy donnes : mais presque tous demeurent d’accord
qu’il faut que tu sois vne copie de Lucifer, puis que comme la
mesme sainte Escriture porte, que tombant aprés sa reuolte, il
entraisna de sa queuë auec luy la 3. partie des Estoilles, on
sçait que par le moyen de la tienne qui nous fait veoir de pareils
prodiges, tu n’as pas moins attiré de nos grands Seigneurs à ton
party, & qui sont en danger de faire vn sault pareil quand le Roy
plainemẽt informé de tés desseins sçaura que tu ne les as formez
auec eux que pour la ruine de son Estat. Ce sera lors que nous
aurons suiet de railler sur ton desordre, & de dire ces belles
paroles en parlant de toy ; Quomodo cecidisti, Lucifer ! qui
mane oriebaris ? qui vulnerabas gentes ? qui dicebas in corde tuo,
ascendam super astra, & ero similis altissimo. Ie ne m’estonne
point aussi de voir que tu resistes si fort à la puissance de nos
Exorcismes, ayant appris de l’Euangile, qu’il est vne espece de Demons
muets, qui ne peuuent estre chassez des corps que par le Ieusne,
& par l’Oraison. Toutefois i’aurois tort de te croire de cét ordre,
sçachant que l’vn ny l’autre pratiqué rigoureusement pour
ton suiet, n’a pû nous procurer encore ta sortie hors de la France,
ny faire cesser la possession de nostre Reyne, ny l’obsession
de nostre Roy. En effet, si l’on auoit pû te chasser par le Ieusne,
laissant à part les austeritez d’vne infinité de bons Religieux, qui