[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_14_50

Image de la page

Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_14_50.


Sceptre establit celuy qui le porte dans vne indépendance
qui le met en estat d’oser & de faire auec
impunité tout ce qui luy plaist, puis que par vne attache
ennemie de sa liberté, il le lie de plus de deuoirs,
qui font que chacun interessé dans sa conduite
épie ses actions auec des yeux vigilans, & croit
auoir droit d’en témoigner du ressentiment, lors
qu’il ne prend pas le soin de les regler sur ces maximes.
Ie sçay bien, que comme il est perilleux de
porter sa curiosité trop auant en ce qui touche la
Religion, il est dangereux en effet d’approfondir
cette matiere, & que ce siecle est temeraire de porter
les yeux iusques dans le Sanctuaire de la Royauté,
pour faire la discussion de ces points qui contiennent
ses plus grands mysteres : mais ie sçay bien
aussi que comme l’Escriture saincte a raison de dire,
Mal-heur à celuy par qui le scandale arriue. On a de
mesme raison de dire, mal-heur aux Princes & aux
Reines, qui par leur mauuaise conduite ouurent
les esprits de leurs sujets à cette recherche, & les
forcent de passer du murmure à la desobeïssance, &
de la desobeïssance au souleuement, qui cherche à
se fortifier de ces appuis apparemment raisonnables.
Que si ce raisonnement est fondé sur la Iustice
& la parfaite equité, pensez, s’il vous plaist.
 
Pensez, MADAME, qu’on vous peut accuser auec
raison, de donner à la confidence d’vn Estranger des
soins que vous deuez tous au bien de vos peuples,
qui pour ce sujet se croyent iustement dispensez
des respects & de l’obeïssance qu’autrement ils seroient