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Mazarinade n° B_14_50

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Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_14_50.


les Prouinces, & mesmes les cœurs & les affections,
qui sont à present diuisez se reüniront pour le bien
de tout l’Estat.
 
Pensez que cette reünion ne se pourra faire sans
que la cause de cette diuision, qui vous sera peut-estre
imputée à crime, en l’attache trop forte que
vous eustes pour vn Etranger, haï de toute la France,
soit parfaitement connuë de ce Prince, & sans que
l’aspect de tant de lieux de plaisance ruinez par les
mains de vos soldats, aux enuirons de Paris, luy rafraichisse
la memoire de ce desordre, en l’obligeant
de reprocher à celle de vostre Regence que vous luy
aurez rendu la France moins belle & moins riche
que vous ne la receustes des mains de ceux qui vous
admirent à la regir.
Pensez que ce Prince ne tardera de prendre des
sentimens contraires à vos intentions, qu’autant
que le premier sentiment d’amour en touchant son
ame, tardera d’en ouurir l’entrée aux pensées de l’ambition
& de la gloire, qui luy feront fuir la tyrannie
de vos conseils, comme le ioug d’vne ancienne
seruitude, que tous les ieunes esprits naturellement
aiment à brauer, & qui fait que de ieunes Conseillers
prennent souuent aupres d’eux la place des
vieux Courtisans.
Pensez, MADAME, combien de iours vous auez
passez sous le regne d’vn autre Cardinal, dans la tristesse
& dans le deüil, & que ce souuenir vous oblige
d’auoir pitié des miserables, que vous voyez de
mesme affligez par la persecution d’vn autre Cardinal,