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Mazarinade n° B_4_25

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Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_4_25.


les Roys, presque de tous les Estats du monde ayans
esté tyrans dans leur commencement, sont deuenus
Rois legitimes, par le bon vsage qu’ils ont fait de la
puissance qu’ils auoient d’abord vsurpée, & l’aueu des
peuples qui les ont apres autorisez & reconnus : &
qu’ainsi comme le temps les a faits, il les peut iustement
destruire s’ils abusent de l’autorité que la faueur
du Ciel ou l’amour des peuples leur auoit mise entre
les mains, dans l’esperance qu’ils s’en seruiroient à procurer
le bien des particuliers & du public. Il est vray,
MADAME, que la Royauté se peut proprement nommer
vn sacrifice entier de celuy qui l’accepte, s’il a
dessein de bien l’exercer, puis qu’il se rend ainsi comme
vne victime consacrée au seul bien de ses sujets, &
qui cesse par consequent d’auoir rien de propre que la
volonté de leur rendre tous les seruices qu’exige la necessité
des affaires vrgentes de son Estat. Et sans mentir
les Rois ne doiuent estre non plus dispensez de ce
deuoir, que les Papes qui sont tous à leur Eglise, les
Euesques à leur Diocese, les Officiers à leur charge, &
les mariez à leur famille : en quoy l’on doit considerer
que le deuoir accroist à proportion de la grandeur de
la charge qu’on entreprend ; si bien qu’à tout examiner
on trouuera que les Rois des grands Estats, doiuent à
ce soin tous leurs soins, toutes leurs passions, & tous
les momens de leur vie, sans qu’il leur soit permis d’auoir
d’autre zele que celuy qui regarde le bien public,
ou qui tend à la conseruation ou l’accroissement de
de leur Monarchie. C’est pour vous dire, MADAME,
que ceux-là s’abusent infiniment, qui pensent que le