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Mazarinade n° B_4_25

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Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_4_25.


d’immoler dans le Taureau d’airain le premier
estranger rencontré, & qui fit cette loy pour luy-mesme,
ne considerant pas qu’il estoit d’vne Prouince
estrangere : Mais sçachant comment le pauure
Seneque fut traité par son Disciple, auquel il
auoit dépeint la misericorde comme vn vice &
comme vne passion des foibles esprits, ie vous prie
seulement de reflechir sur ce trait de la Iustice diuine,
puis que c’est vous renuoyer estudier vostre leçon
en vostre païs, d’où viennent tous les grands
maux de la France.
 
C’est ce qui vous doit faire voir, que puis qu’il
vous faut inéuitablement perir par la haine de vos
ennemis, où le ressentiment de vos protecteurs : le
seul conseil que vous deuez prendre maintenant, est
d’abandonner le timon d’vn Nauire, où vous estes
contraint de faire voile sur vne mer tousiours
couroucée, & de vous relascher en quelque port
où vous restiez à l’abry des coups de la tempeste qui
doiuent bien-tost briser vostre vaisseau, si vous esperez
encor vous eslargir en pleine mer.
Certes s’il vous restoit quelque sentiment d’humanité,
vous ne prefereriez pas vostre satisfaction
particuliere, aux interests & aux desirs de tout vn
Royaume, & voyant que tous d’vne ferueur égale
pressent vostre depart, nous vous entendrions sans
doute tenir ce langage d’Auguste au temps de sa deliberation,
pour iuger s’il deuoit quitter l’Empire,
ou non, S’il importe à tant de monde que ie meure pourquoy
restay-je viuant ? N’entendez-vous pas aussi la