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Mazarinade n° B_4_25

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Anonyme [1652], DERNIERE ET TRES-IMPORTANTE REMONSTRANCE A LA REINE, ET AV SEIGNEVR IVLES MAZARIN, pour haster son depart de la France. , français, latinRéférence RIM : M0_1020. Cote locale : B_4_25.


de tous les hommes, forma la funeste resolution
de luy porter dans le sein vn coup fatal, dont la playe
saigne encor plus de quarante ans apres sa mort.
 
Mais la raison ne vous fait-elle pas voir clairement,
que c’est vne cruelle extremité, qu’obliger
nostre ieune Prince à ruiner ses païs pour vous en
rendre le maistre, puis qu’ainsi vous semblez en
vser enuers la France, auec la mesme tyrannie que
ce Marcellus qui tua Postumia sa Maistresse, parce
qu’elle refusoit de l’espouser, apres luy auoir permis
les faueurs de la ioüissance.
Il est vray que ce sentiment est bien esloigné de
la generosité d’Alexandre, qui seulement entrant
dans la Perse, où son bon-heur luy auoit fait gagner
sa premiere bataille, deffendit qu’on y fit aucun
degast, sous le pretexte témoigné par ces paroles
dignes d’eternelle memoire, qu’il falloit épargner
ce qu’il estimoit desia sien.
Ainsi, Monsieur, faites s’il vous plaist, que la
crainte de vous perdre, ou le desir de nous sauuer,
vous empesche d’acheuer l’ouurage de la ruine des
peuples, desia trop auancé par vos pratiques, afin
de n’auoir plus besoin de traisner de ville en ville
apres vous nostre ieune Roy, comme vne saincte
Relique qui vous sauue de tous perils, lors qu’il est
luy-mesme le plus grand qui vous soit à craindre, &
que vous accroissez mesmes par les conseils violents
que vous luy donnez.
Pour vous imprimer cette creance, ie vous apporterois
icy l’exemple de celuy qui conuia Phalaris