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Mazarinade n° C_1_14

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Anonyme [1649], LE CHEVALIER CHRESTIEN PARLANT DES MISERES DV TEMPS, A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_696. Cote locale : C_1_14.


d’vn estat, comme des symptomes d’vn malade ;
vn sage Medecin ne s’oppose pas tousiours opiniâtrement
à ses inclinatiõs, il cede quelques fois à ses appetits,
quoy qu’ils soient contraires aux regles de son art, & s’il
cognoist que la seuerité de la medecine alteroit trop
notablemẽt son repos, il ne craint pas de condescendre à
sa foiblesse, par quelque relache d’vn rude regime. I’accorde
que les peuples ne sont pas tousiours entierement
sains, c’est l’office des Princes d’entreprendre leur cure,
mais elle doit estre quelquesfois accommodante à leur
foiblesse, si principalemẽt la rigueur est capable d’aigrir
vn mal qui s’irrite souuent par de fortes medecines : les
souleuemens qu’on croit justes, sont de cette nature ; ils
s’augmentent par opposition, & on les assoupit plustost
par la clemence que par la colere. C’est ce que Paris attend
de vostre bonté, MADAME, on ne pourroit pas dire,
que cette grande ville est malade par les agitations
de quelque reuolte, puis qu’elle souspire plus que iamais
apres l’heureux retour de son Roy, & de sa bonne
Mere, ie suppose toutesfois qu’elle paroist coupable à
quelques esprits dans la iuste deffense, qu’elle entreprend
de sa liberté opprimée de ses ennemis ; vous ne la
soulagerez pas de ce mal apparent, par les aigreurs de
vostre colere, mais par les agreémens de vostre clemence :
cette maxime sent trop la Politique dangereuse de
Machiauel, que la rigueur est le soustien des Sceptres &
l’appuy des Courõnes ; parce qu’elle captiue de sorte des
sujets, disoit cet impie, qu’il est impossible qu’ils secoüent
le ioug de l’obeyssance. Le gouuernement d’vn