[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_1_14

Image de la page

Anonyme [1649], LE CHEVALIER CHRESTIEN PARLANT DES MISERES DV TEMPS, A LA REYNE REGENTE. , françaisRéférence RIM : M0_696. Cote locale : C_1_14.


que de viure contents au milieu des fers, les hommes
ne souffrent pas volontiers les rigueurs du gouuernement,
& ils aiment mieux mourir au trauers des armes
que de viure sous vne domination violente. Iugez,
Madame, des publiques emotions de vostre
Royaume, si vous pouuez pretendre à iuste tiltre, d’estre
la Souueraine des cœurs de tous vos Sujets, comme
vous estes la veritable Maistresse de leurs fortunes.
 
Toute la France craint d’estre reduite au pitoyable
estat, où les dangereux conseils de quelques esprits
violens ont assujetty Paris, & comme toutes les
parties de nostre corps ont suiet de craindre, lors que
le cœur, qui en est la principale, est attaqué de quelque
cause estrangere : Toutes les autres Villes de vostre
Royaume ne peuuent pas estre asseurées, lors
qu’elles considerent que Paris, qui est leur metropolitaine,
est bloquée par des Estrangers. Paris, qui est
ordinairement le thrône le plus auguste de nos Roys,
est priué de l’aimable presence de nostre Monarque,
& on fait éclypser à nos yeux cette éclatante lumiere
au moment que nous attendions plus de secours de
ses amoureuses influences, & que nous estions sous la
Regence de sa bonne Mere. Paris, qui est tousiours
le siege de la Paix, est maintenant le funeste theâtre
de la guerre, sous la conduite d’vne Reyne pacifique,
& nous sommes contraints de dresser nos Citoyens à
l’exercice des espées & des mousquets, qui n’estoient
accoustumez qu à manier des Palmes. Paris, enfin