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Mazarinade n° E_1_120

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Anonyme [1649], LE CENSEVR POLITIQVE. AV TRES-AVGVSTE Parlement de Paris. , françaisRéférence RIM : M0_668. Cote locale : E_1_120.



Ie ne parleray point de l’absence du Roy,
Que souleue par tout la fureur & l’effroy.
Dieu comme Protecteur des personnes sacrées,
Remettra, s’il luy plaist, les raisons égarées.
Aussi bien, c’est de luy, que nous vient ce reuers,
Pour esprouuer les bons, & punir les peruers.
Sa Iustice, Messieurs, s’estant interessée
Pour releuer enfin la raison oppressee.
Ainsi malgré l’abus qu’on fomentoit chez nous,
La Reyne quelque iour ne croira plus que vous :
Et mesme ayant pour nous la Force & la Iustice,
La Vertu par vos mains triomphera du vice.
Ie laisse donc à part ces mysteres cachez,
Aussi bien vostre soin vous y tient attachez.
Et ie veux renfermer toute ma Politique
A vous traiter les poincts d’vne plainte publique,
Afin qu’en mariant les Armes & les Loix,
Vous puissiez restablir l’Empire des Gaulois ;
Et que le Roy venant à gouuerner luy-mesme,
Ses peuples soient exempts de la misere extresme,
Ou le siecle passe les a precipitez,
Que tous ses reuenus franchement acquittez,
Ses ennemis vaincus, & la France sans guerre,
Il soit le plus puissant Monarque de la terre.
Ie vous demande donc pour le peuple François,
Le restablissement de ses premieres Loix :
Et que certains abus qui les ont violées
Cessent de rauager nos maisons desolées.
 
 
Ostez d’abord les gueux & leurs mendicitez,
Dont les champs sont remplis ainsi que les Citez,
Tous ces gens vagabonds Autheurs de la famine,
Ne sont rien dans l’Estat qu’vne infame vermine ;
C’est où l’impieté, le blaspheme, l’horreur,
L’impudence, le vice, enfin le des-honneur,
Et tout ce que le crime a de plus ordinaire,
Ont choisi leur retraite & fait leur seminaire.