[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_5_21

Image de la page

Anonyme [1649], LE BON ET LE MAVVAIS FRANÇOIS EN CONTRASTE, SVR LE SVIET DE LA GVERRE passée, & sur celuy de la Paix presente. DIALOGVE. , françaisRéférence RIM : M0_586. Cote locale : C_5_21.


peuple de mauuais sentimens de leur Majestez, ou d’émouuoir
quelque nouuelle sedition populaire, ou bien de mettre
encore plus mal dans l’esprit des François son Eminence,
afin d’auoir plus de moyen & de sujet de médire d’elle & de
la calomnier, afin de luy donner aussi plus d’occasion de s’en
ressentir.
 
Floridor. Ie me rauis de ce qu’en si peu de temps vous vous
soyez detrompé, & que le Sainct Esprit vous aye desillé les
yeux, pour vous faire iuger que tous les mauuais bruicts qui
courent par Paris, ne sont inuentez, comme vous auez dit
fort à propos, ou par de mauuais François, qui veulent noircir
la candeur de l’ame de leurs Majestez, ou par des Espagnols,
qui veulent décrier nos affaires, & les mettre en vn
plus mauuais estat qu’elles ne sont pas, graces à Dieu, afin de
faire émouuoir vne sedition, & de rendre vne haine irreconciliable
entre le premier Ministre de l’Estat & les François.
I’auois oublié de vous dire que le Roy & la Reyne, eurent vn
si sensible desplaisir, de ne pouuoir retourner à Paris, attendu
la necessité des affaires qui les appelloient ailleurs, que
pour arres, & pour marques de leur bien-vueillance, elles
firent venir le priué Conseil à Paris, qui est la vraye representation
des personnes sacrées de leurs Majestez.
Ergaste. Vos raisonnemens me vainquent, & ie suis contraint
d’auoüer qu’il n’y a pour tout point d’apparence d’vne
seconde guerre, puis que leurs Majestez ne peuuent ignorer
les desordres qu’elle a cause à leurs peuples. Ie ne m’étonne
pas de ce que tant de personnes à Paris, ayant crié que le
Cardinal Mazarin auoit esté l’Autheur de nos troubles, ont
si fort declamé contre luy.
Floridor. Quand à moy ie ne veux point entrer en connoissance
de cause, ny absolument asseurer, si c’est à bon ou à
mauuais droict, qu’on a fait à cette Eminence tant d’iniures
& tant d’outrages, il en est ce qu’il en peut estre. Voicy le pis
pour elle, & le plus grand mal que i’y trouue ; C’est que l’Auguste
& Illustre Parlement de Paris, qui ne fait les choses
qu’auec equité & Iustice, l’a rendu coupable & conuaincu