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Mazarinade n° C_10_43

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Anonyme [1649 [?]], LA VERITÉ SANS MASQVE DE LA MISERE PERSECVTEE, OV LA PLAINTE DES PAVVRES A LA REINE, CONTRE LE CARDINAL Mazarin. In puteo veritas. Neque vrgeat super me puteus os suum, Ps. 68. , français, latinRéférence RIM : M0_4004. Cote locale : C_10_43.


l’ennemy cruel de l’Estat, qui a voulu abatre l’autorité du Parlement,
afin que la Iustice ne prit connoissance de l’enormité
de ses crimes, qui promit à Galarety traittant sa paix auec l’Espagnol
de mouuoir vne guerre Ciuile en France, & par ce
moyen donner lieu à ses ennemis de recouurer ses plus glorieuses
& dernieres conquestes. Son auarice insatiable la porté
iusques à ce poinct d’injustice & de cruauté, de prendre toutes
les années huit cens mille chequins du grand Turc : pour
empescher la paix & l’vnion entre les Princes Chrestiens. Vn
tel visage est-il bien capable de gouuerner l’Estat ? & d’auoir
l’administration des affaires de France ? Peut-on bien confier
la personne du Roy entre les mains d’vn déloyal ? Qui n’a
ny Foy, ny Loy, ny Dieu, ny Ame. Pierre Mazarin son
ayeul esgorgea son Maistre : Ne le peut-il pas faire ? est-il plus
homme de bien que luy ? Où a-il moins de malice ? Mais, Paris
a pris les armes, il est vray, mais c’est pour le seruice de
Vostre Majesté, & pour deliurer son Roy d’vne oppression
domestique & d’vne cruelle seruitude qu’il souffre, & ne connoist
pas. Les Bourgeois demandent le Roy, tout le monde
la Personne Royale de Vostre Majesté : Mais la Gréve veut
Mazarin, si Rome le refuse ; Et comme le Scorpion escrazé
sur la piqueure donne la guerison au mal qu’il a fait, de mesme
l’infamie de sa mort essuyera les larmes de nos yeux, & adoucira
la playe que la cruauté de sa vie à causé à tout le monde :
Nos vies seront en seureté, si nous n’auons plus ce Lycantrope
ennemy de nostre sang ; nos familles seront en repos,
nos enfans mangeront du pain dans l’extréme misere qui le
leur a osté, l’Estat sera en bonne intelligence, les Princes bien
vnis, les ennemis ne nous regarderont que pour nous craindre,
& toute la France iouyra de sa premiere tranquilité.
MADAME, que le bien du public, que l’interest du Royaume ;
que la prudence de Vostre Majesté extirpe cette cangrene
de l’Estat, oste l’opprobre de la Maison Royale, qu’elle chasse
cét Impie hors de France, si elle a quelque bonté pour conseruer
vne vie qui n’eut iamais que malice : qu’elle reprenne ses
premiers mouuemens, & se laisse fléchir à la compassion ;
Qu’elle iette les yeux sur vn peuple affligé, & qu’elle auoüe à
la raison ce qu’elle a donné à vn passionné caprice par le conseil
pernicieux de cet esprit malin : Les François sont vos
legitimes subjets, Mazarin est Estranger. C’est assez dire, il