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Mazarinade n° B_6_10

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Anonyme [1652], LA VERITABLE RESPONCE AV PRETENDV MANIFESTE DE MONSIEVR LE PRINCE. , françaisRéférence RIM : M0_3953. Cote locale : B_6_10.


ils ne luy ont souffert que par contrainte, & veu qu’auec
desplaisir & mescontentement, si grand qu’on leprie
de ny point reuenir, & qu’on le remercie encore
des offres qu’il fait de ses seruices dont on sepassera
fort bien, Paris n’ayant rien & ne voulant rien auoir à
desmesler auec son Roy, Nous suiurons seulement le
Conseil qui nous donne, & que nous n’auons pas attendu
de prendre par son aduis, nous deschirons les
genoux comme il dit pour receuoir sa Majesté par
nos hommages, nous luy tendrons les bras pour l’embrasser,
nous dementirons par des feux de ioye ceux
qui nous ont voulu faire passer pour incendiaires & par
nos acclamations publiques les faussetés qu’on a fait
publier par nos ruës.
 
12. Il forge & fait à Paris des ennemis que Paris
ne connoit point, n’en ayant point d’autres que ceux
du Roy & de sa Couronne, comme les Espagnols & les
Estrangers de l’armée de Monsieur le Prince, & en cela
nous suiurons aussi son aduis, car si ils reuiennent
nous les receuront comme nous sommes obligés, &
non pas comme nous auons fait. Ainsi Monsieur le
Prince verra que nous ne sommes pas insensibles à nos
maux passés comme il dit, ny assés simples pour esperer
de luy ny de ses troupes vn meilleur traittement
que la ruine de nostre pays, & la captiuité ou nous
auons esté Ainsi pour ne tromper point ces esperances,
qu’il n’attende point d’vnion de nos volontés
auec les sienne, & croy asseurement que Paris n’en
prendra ny receura iamais d’autres que celles de son
Dieu & de son Roy.
Enfin pour conclusion, disons que Monsieur le Prince
s’estant rebindé à cause de la foiblesse de ses troupes,
& de la crainte qu’il a eu que Paris ayant ouuert
les yeux & retiré la verité, la place pour luy n’estoit
plus tenable mais dangereuse, les belles exhortations
qu’il fait dans ce Manifeste le font plutost passer
pour vn testament d’vn homme aux abois, que pour vne
declaration de verité que tout le monde sçait desia n’estre
que mensonges.

FIN.