[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° D_1_17

Image de la page

Silhon [?] [1650], AVIS AVX FLAMENS. Sur le Traité que les Espagnols ont fait auec la Duchesse de Longueuille, & le Mareschal de Turenne. , françaisRéférence RIM : M0_485. Cote locale : D_1_17.


donna à entendre, qu’il prendroit Cazal ; les enuoya toutes en
fumée, & fit venir l’esprit de guerre dans l’ame de ceux, qui
paroissoient n’auoir plus que l’esprit de la paix.
 
Qu’est-ce qui a tant fait roidir le Comte de Pigneranda,
contre les offices faits par le nonce du Pape & l’Ambassadeur
de Venise, pour faire succeder la paix des deux Couronnes, à
celles des Hollandois & à celles de l’Empire ; Que le fruit qu’il
s’estoit imaginé que son Maistre recueilliroit, des troubles
arriuez en France ? Il s’en expliqua assez clairement l’année
passée, par la response qu’il fît, à celuy qui luy fût enuoyé de
la part du Roy, pour sçauoir s’il vouloit se tenir aux conditions
arrestées à Munster pour la Paix, ou s’il pretendoit y aiouster
ou diminuer quelque chose.
Le Sieur
de Lyonne.
Cette responce fût, que les Affaires de France ayant changé
de face ; Il falloit que la negociation de la Paix en changeât
aussi : Que ce qui auoit esté traité en Allemagne, fût
comme non auenu, & qu’on choisît vn autre lieu pour traiter
tout de nouueau, & remanier les matieres qui auoient déia
esté decidées. Cela se passa à Cambray, & vous pouuez vous
souuenir, Messieurs, de l’alteration & du trouble, qu’il fît
naistre parmy vous, quand vous le sçeutes.
Cela fit bien voir que ce Comte n’auoit point de veine qui
tendist à la Paix : Et vouloir que ce qui auoit esté arresté en
Allemagne durant tant d’années, & apres de si grandes contentions
d’esprit ; fut comme non auenu, & qu’on ouurit vne
nouuelle carriere, apres qu’on estoit comme au bout de celle
sur laquelle on auoit desia couru ; si ce n’estoit vouloir toujours
la guerre, c’estoit au moins desirer qu’elle ne finist pas si
tost, & que la Chrestienté gemist encore long-temps sous vn
fais, dont il ne tenoit qu’aux Espagnols qu’elle ne fust deliurée.
Du depuis, le grand feu qui brusloit la France estant esteint ;
& les François ayant relasché à tous les partis que les Espagnols
pouuoient souhaitter, pour renoüer la negociation de
la Paix : ayant mesme accepté de l’aller traitter aux confins
d’Espagne, comme ils l’auoient proposé ; Vn accident inopiné
suruenu en France, à sçauoir l’emprisonnement des
Princes ; a dissipé cette belle apparence, & par les nouuelles