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Mazarinade n° D_1_17

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Silhon [?] [1650], AVIS AVX FLAMENS. Sur le Traité que les Espagnols ont fait auec la Duchesse de Longueuille, & le Mareschal de Turenne. , françaisRéférence RIM : M0_485. Cote locale : D_1_17.


auec la Duchesse de Longueuille ; & le Mareschal de Turenne.
 
Iusqu’à ce Traité, ils auoient si finement deguisé leur intention
par des demonstrations contraires, & ietté vne poudre si
imperceptibles aux yeux du monde, pour l’empescher de l’apperceuoir ;
que les plus clairuoyans l’auoient à grand peine
apperceuë.
En effet aprés auoir conuenu de lieu d’assemblée, & de
Mediateurs pour traiter la Paix (l’vn estoit Munster, & les
autres le Nonce du Pape & l’Ambassadeur de Venise) après y
auoir enuoyé des Deputez auec pouuoir de la conclure. Aprés
auoir veu qu’on n’y auoit point remué de matiere si contentieuse,
qui ne se peut accommoder : Aprés mesme que de cinquante-quatre
Articles qu’il y auoit à decider, les quarante-huit
auoient esté decidez ; Il y auoit lieu de presumer, qu’ils
pouuoient desirer la Paix, pour la quelle ils faisoient de telles
auances.
Mais par le Traité dont nous venons de parler, Ils ont tout
à fait leué le masque. Ils ont donné l’entiere exclusion à la
Paix, & l’ont chassée du monde, comme par vn ban public.
Car qu’est-ce autre chose, l’obligation qu’ils se sont imposée
par ce Traité, de ne metre point les armes bas, que la liberté
ne soit renduë aux Princes arrestez en France ? Et qui ne voit
que cela ne peut arriuer, que toute la France ne perisse, & que
le Roy ne soit dépoüillé de tout ce qui luy appartient : Ce qui
n’est pas vne chose si aisée.
Il pourroit bien rendre des Places conquises, & des Prouinces
subiuguées, par quelque consideration plus puissante,
que la conuersation de ces Places & des Prouinces. Mais de
souffrir que les Princes arrestez, reçoiuent iamais leur liberté
que de sa main, & soient redeuables d’vne si grande grace,
qu’à sa bonté seule ; c’est ce qu’il n’y a point de consideration
qui l’oblige d’y consentir, tant qu’il le pourra empescher : ni
d’extremité qu’il ne tente, auant que de tomber en celle l’à,
qui est la derniere où il pourroit tomber, aprés auoir assayé
toutes les autres.
Ie ne deuine point l’auenir, & ne sçay pas quels seroient les
sentimens de ces Princes, pour le Roy vostre Maistre, s’il
deuenoient leur liberateur. Mais ie sçay qu’il y auroit touiours