[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_5_43

Image de la page

Servien, Abel [?] [1649], HARANGVE DE MONSIEVR SERVIENT FAICTE AVX HOLANDOIS, Sur le subiet de leur Traitté de Paix auec l’Espagnol. , françaisRéférence RIM : M0_1556. Cote locale : C_5_43.


de vos genereux ancestres, & la grandeur de courage qu’ils
ont fait paroistre, en fondant parmy tant de peines & de dangers
ce florissant Estat, luy auoit acquis le priuilege de donner en
cette rencontre le bransse aux plus importantes resolutions
qu’on doit prendre aux affaires publiques.
 
Voicy desia la seconde fois depuis qu’il a esté resolu d’entrer
en traitté auec l’ennemy, que les Ambassadeurs d’vn grãd
Roy, le plus puissant amy de vostre Repulique, sont venus
consulter auec vous par quelles voyes honnestes & seures on
le doit faire, personne ne peut reuocquer en doute que sa Majesté
tenant le premier rang dans l’alliance, pouuoit pretendre
que ses aduis & ses interests y fussent considerez par preference,
veu mesmes qu’il sagist de finir vne guerre où elle a
si liberalement employé les richesses de son Royaume, & le
sang de ses subjets pour la deffence de ses alliez : mais comme
elle cherche sa principale satisfaction dans celle de ses amis,
& qu’elle a tousiours preferé leur aduantage aux siens propres
tandis qu’on a eu les armes à la main, elle veut bien encore
auiourd’huy le mesme qu’on est sur le point de les quitter,
elle veut de bon cœur remettre au iugement d’autruy ce
que l’ordre de la bien-seance deuroit faire dependre du sien,
& vous faire proposer des choses dont elle deuroit estre recherchée.
Au premier voyage que nous fismes icy pour en deliberer
auec vos Seigneuries, nostre venuë excitã des plaintes publiques,
& on fit des declarations contre nous, comme si en proposant
les moyens d’acquerir vn durable repos à ses Prouinces,
nous eussions trauaillé à destruire les fondemens de cet
Estat, à cause qu’il s’est formé & agrandy par la guerre, maintenant
les maximes de ce temps là sont tellement changées,
que pour rendre les Ministres du Roy odieux, il suffit que les
Espagnols fassent publier que nous venons en ce pays pour
differer ou interrompre la paix : de cette sorte deux accusations
toutes contraires & qui se destruisent Ie puis dire auec
verité que nos accusateurs n’ont pas esté mieux fondez en
l’vne qu’en l’autre.
Ie veux bien croire qu’ils ne peuuent abreuuer de ces fausses