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Mazarinade n° C_5_43

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Servien, Abel [?] [1649], HARANGVE DE MONSIEVR SERVIENT FAICTE AVX HOLANDOIS, Sur le subiet de leur Traitté de Paix auec l’Espagnol. , françaisRéférence RIM : M0_1556. Cote locale : C_5_43.


present de venir à la raison.
 
Voulons-nous donc auoir vne bonne paix en peu de tẽps,
le moyen en est facile & honorable, il ne faut que demeurer
constament dans l’obseruation des Traittez d’alliance, guerir
vne fois pour toutes les Espagnols des pretentions qu’ils
peuuent auoir de nous diuiser, tenir pour suspect & dangereux
tout ce qu’ils offriront sous cette condition, & que Messieurs
vos Plenipotentiaires agissent à Munster en vrays Alliez
pour nos interests, comme nous auons tousiours fait pour
les vostres.
Voulons nous rendre cette mesme paix ferme & durable,
nous n’auons qu’à faire connoistre aux ennemis par nostre
vnion, qu’ils ne peuuent iamais contreuenir au Traitté qui
sera fait, sans auoir à combattre la France & les Prouinces vnies
en mesme temps dont ils ont esprouué les forces auec le
succez qu’vn chacun a veu, & qu’ils auront tousiours subiect
de craindre, si nous nous conduisons auec cette prudente
fermeté, nous en verrons bien-tost de tres bons effets, la paix
sera concluë en peu de temps auec reputation & aduantage,
nous cüeillerons ensemble les plus agreables fruits qu’elle a
accoustumé de produire à l’ombre d’vne seureté inuiolable,
sous laquelle nous pourrons sans crainte nous descharger des
despences qu’il faudroit supporter si nous demeurions dans
vn estat incertain, & nous aurons cette satisfaction de n’en
auoir pas achepté les conditions par aucune sorte de manquement.
Si nous prenions vne autre conduitte nous pourrions bien
faire chacun en particulier vn Traitté auec l’Espagne. Mais
nous en perdrions l’effet en le signant, l’ennemy qui ne s’y
porte qu’à regret & qui le croit desauantageux, formeroit en
mesme temps les desseins de le rompre à la premiere occasion
fauorable qui s’en presenteroit ; les doutes & les mefiances
s’augmenteroient de tous costez au lieu de cesser, chacun seroit
obligé de chercher de nouueaux moyens & de nouueaux
amis pour se guarantir du peril ; Il ne faudroit pas moins de
despence & de gens guerre pour viure dans vne semblable
paix, qu’au milieu des hostilitez, & ie ne sçay comment ayant