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Mazarinade n° A_2_36

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Nervèze, Suzanne de [1649], DISCOVRS HEROIQVE PRESENTE A LA REYNE REGENTE Pour la Paix. , françaisRéférence RIM : M0_1124. Cote locale : A_2_36.


deuons auoir c’est d’aimer & honnorer nos Princes plus
pour leur legitime domination, que pour l’espoir d’vne
fortune, aueugle & incertaine, car Dieu qui a ordonné
les puissances superieures benit l’amour que les subiets
portent a leurs Roys, qui sont ses images en terre, de
cet amour procede la crainte, le respect des Loix du
Prince l’obeissance de ses commandemens & la ialousie
de sa gloire, & ces biens doiuent estre d’autant plus
estroits, que le prince est bon & glorieux, la ieunesse
du nostre est soutenue de vostre Maiesté, auec tant de
fermeté, que nous pouuons bien dire & a meilleur tiltre
que ce diserte Cheualier Romain parlant du l’oüable
siecle de Traian, que nous sommes tres heureux de respirer
soubs la lumiere de vostre regence, puis que vous
n’aués trouué du repos que vous n’ayés terminé nos miseres,
nous auons passé la mere rouge des tumultes & d’alarmes,
mais par vos bontés, nous sommes dans la terre
de promission, vostre Maiesté deuant estre vn astre brillant
de mille clartés esbloüissantes, se doibt autant signaler
par sa pieté que par sa puissance, & le Ciel qui a mis
dans vostre a me tant des grandeurs en benira l’esclat & rendra
vostre splendeur tres-heureuse, vostre prosperité
temporelle & eternelle seruira dexemple à toute la terre, &
vos volontés donnerons agreablement la Loy à tous vos
subiets sans diuision n’y repugnance. Madame, ma plume
qui a tousiours voué ces trauaux a l’honneur de vostre nom
n’a pas attendu les auctorités d’vne regence pour témoigner
mon zele tres humble, tous les temps sont esgaux à mes
fidelités, quoy que ie porte vn visage de douleur, mon cœur
est inflexible dans les fermes mouuemens de ces deuotions,
si vostre Maiesté se forme a l’exemple d’vn Dieu, elle ne me
iugera pas par les defauts de mes biens, puis qu’elle me peut
perfectionner quand il luy plaira, mais par le long estude
que ie fais à l’honeur de son seruice, les saisons qui ont veu
tant des changemens n’en ont point trouués chez moy, non
plus pour mes treshumbles deuoirs à vostre Maiesté que pour
les manquemens de ma chestiue vie, & quoy que ie souffre