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Mazarinade n° B_15_32

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Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


que la Monarchie, & qui represente ses trois Estats, & le Roy
mesme qui les confirme auec luy, doit prendre garde à cela,
puis qu’il n’est estably que pour y tenir la main ; & qu’il est l’vnique
& le veritable depositaire des Loix fondamentales de
l’Estat, qui l’obligent en conscience & par le deuoir de sa
Charge, de renoncer plustost à sa dignité, comme il a voulu
faire tant de fois, que de souffrir que ces Loix soient violées
par qui que ce soit.
 
Et ne faut pas faire sonner si haut l’authorité d’vn Roy
Majeur auant l’aage de quatorze ans, pour soustenir qu’il ne
veut point d’autres bornes ny d’autres regles que sa volonté,
ce qu’il tesmoigne dans ses Edicts & ses Patentes, qui s’acheuent
& finissent tousiours par ces mots de Souuerain ;
CAR TEL EST NOSTRE PLAISIR : Nous sçauons que
cette clause s’y trouue, & que ces paroles s’y lisent, mais
nous n’ignorons pas aussi que c’est apres auoir fait vne ample
deduction des causes & des motifs qui l’ont porté à faire cette
Ordonnance, & qu’il est fait mention des Princes & des
grands personnages de l’aduis desquels il s’est seruy pour la
resoudre, & la faire garder comme vne Loy ; outre que toutes
ces clauses pompeuses, & ces mots remplis de faste &
d’esclat n’ont aucune force ny aucun effet, qu’apres que le
Parlement les a verifiées & registrées, & le plus souuent
auec des modifications tres-considerables, & tres-contraires
au dessein de leurs Autheurs. Vn grand Magistrat de nos
jours n’a point apprehendé de dire & de prononcer dans sa
Harangue de l’an 1648. en presence de son Altesse Royale,
Oncle de sa Maiesté ; Que nos Rois n’auoient retenu ces mots dans
leurs Edicts : CAR TEL EST NOSTRE PLAISIR, que pour
rendre leur domination plus venerable & plus misterieuse, & non pas
pour ne point obeïr à la raison, & ne prendre Conseil de personne. Les
Empereurs Theodose & Valentinian se sont rendus glorieux
dans la Iustice, & venerables dans l’affection des peuples,
declarans par vn Edict particulier ; Que c’est vne chose digne
d’vn Roy, & qu’il n’y auoit rien de si releué en vn Souuerain,
que de se sousmettre aux Loix & aux Ordonnances de son Estat & de