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Mazarinade n° B_15_32

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Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


ans, & qui ignorent les maximes & les Loix fondamentales
de nostre Monarchie, me font souuenir de ce qui
arriua à Rome dés le commencement de sa fondation, entre
Romulus & le Senat qu’il institua pour se maintenir, & conseruer
la Majesté qu’il se preparoit. Ce Prince immortel à
qui toutes choses portoient ombrage, n’eut pas formé cette
Compagnie souueraine & Politique, qu’il en deuint jaloux
& ne pouuoit plus la souffrir ; ces grands Magistrats qui l’auoient
receu & reconnu pour Prince, suiuant les Loix establies
& approuuées, vouloient joüir de leurs droits & de leur
authorité dans la connoissance & le gouuernement de la
chose publique qui les regardoit : Romulus au contraire
pretendoit faire des esclaues de ceux qu’il auoit choisi pour
Ministres de l’Empire qu’il bastissoit ; Le Senat qui auoit esté
institué pour ayder le Prince ne pouuoit souffrir ce mespris
ny cette tyrannie ; si bien que le Souuerain qui deuoit le
maintenir, tascha de le ruiner & de l’abolir, sans pouuoir
neantmoins en venir à bout.
 
Le Parlement de Paris est bien en plus forts termes, il n’est
point en sa naissance comme le Senat de Rome, il y a tantost
treize siecles qu’il est reconnu de nos Rois, & qu’ils en font
le lict de leur Iustice, & le Throsne & le fondement de leur
Estat ; Les Histoires Estrangeres aussi bien que les nostres, remarquent
que sans ces colomnes inesbranlables le Royaume
auroit changé de trente sortes de Seigneurs, & d’autant de
mains differentes, & sans aller plus loing, c’est luy seul qui
sans armée & sans bataille a conserué la Couronne à nostre
jeune Roy, empeschant comme il fit par son Arrest, qu’on
ne l’osta à Henry IV. son Ayeul, la veille que les Ligueurs
en deuoient eslire vn autre.
Les Loix fondamentales de l’Estat sont tousiours plus
fortes & plus inuiolables en leur fin qu’en leur commencement,
la possession les affermit, l’vsage les rend irreuocables.
Les fondemens ne s’enleuent point sans remuer la superficie,
& l’effet d’vne bonne cause ne se peut changer ny
alterer qu’auec sa cause mesme ; quand on fera vn nouuel