[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_15_32

Image de la page

Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


C’est vn aueuglement qui ne se peut conceuoir, que des Magistrats
instituez par le Souuerain pour rendre la Iustice à ses suiets, qui n’ont
point d’authorité qui ne soit formée de la main des Rois, qui peuuent
par consequent la suspendre, ou la retirer lors qu’ils en abusent ; ayent
entrepris d’esleuer cette authorité au dessus de celle des Rois, mesme
s’emparer du gouuernement & de l’administration de l’Estat, par vne
vsurpation qui n’a point d’exemple dans les siecles passez, & essayer de
rendre leur party plus considerable en flattant & authorisant les desgousts
de diuers Princes & grands du Royaume, que le bien de l’Estat
& nostre seruice nous a empesché de pouuoir satisfaire dans leurs iustes
pretentions. Qui pourra croire à l’aduenir que l’impudence & la rage
de ces meschans (parlant du Parlement de Paris dont il se dit le
Chef) se soit portée au poinct de l’exercer contre nostre propre Personne
en choses indifferentes à leur esgard ? Et vn peu apres.
 
Il est vray qu’on s’estonnera moins qu’ils offencent leur Roy de cette
sorte, quand on sçaura qu’ils ont en mesme temps manqué au droit
des gens, & au droit Diuin, empeschant les Ambassadeurs des Couronnes
& des Princes estrangers de se pouuoir rendre prés de nous, &
qu’aucun Euesque de ceux qui se sont trouuez renfermez dans Paris,
ne put en sortir pour aller à sa residence, comme ils ont tousiours tesmoigné
de le souhaiter passionnément, ayant horreur de voir à leur
face vne Ville armée contre son Souuerain, & de n’y pouuoir apporter
aucun ordre. Et nous esperons que nos suiets reconnoistront quel est ce
monstre de Gouuernement qui pretend regner sur eux, par la destruction
de la puissance legitime, & establir la Tyrannie, se mettant dans
le Throsne des Rois qui regnent si heureusement depuis tant de siecles ;
C’est pourquoy ne pouuant plus souffrir sans manquer à ce que nous deuons
à nous mesmes, les attentats d’vne Compagnie qui n’a autre puissance
legitime que celle que nous luy donnons ; Apres auoir veu que
sa rebellion est allée iusques à armer nos bons suiets de la Ville de Paris
contre nous, &c. Vsurpant en tout les fonctions de la Royauté, & faisant
toutes les actions qui n’appartiennent qu’à vn Souuerain ; Nous
nous sommes enfin resolus, quoy qu’auec vn extreme regret à l’esgard
des bons qui sont de ce Corps, d’esteindre & supprimer entierement
cette Compagnie, & de retirer la puissance qu’ils ont de nous, &c. A
CES CAVSES, &c. Nous auons cassé, reuoqué, & annulé, cassons,