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Mazarinade n° B_15_32

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Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


Iuges & tes protecteurs seront sans pouuoir & sans authorité.
Le lict de nos Rois ne se partage point, il est vierge aussi bien
que la Iustice qu’il represente, il ne peut sortir de la Capitale,
ny du Temple qui luy est desdié que pour estre prostitué par
tout ailleurs où il seroit transferé, c’est vn sacrilege & vn adultere
Politique qui ne peut causer que de la confusion dans le
gouuernement de la chose publique, & parmy la tranquillité
de ses enfans ; Et pourueu que la plus saine & la plus grande
partie de ses surveillans & de ses conseruateurs ne le quittent
& ne l’abandonnent point, il n’est au pouuoir de qui que ce
soit d’en transferer le siege, non plus que l’authorité, ny d’en
interdire le pouuoir, ny les fonctions qu’en ruinant la Capitale,
qu’en destruisant son Palais, qu’en abolissant sa memoire,
& qu’en renonceant à la Royauté de laquelle il est l’appuy,
la baze, & le fondement, sans que personne ait jamais
reuoqué en doute cette verité ancienne, qu’vn Estranger
ignorant qui ne sçait point nos Loix, non plus que la façon de
nous gouuerner ; y ayant mille fanfarons à la Cour qui feroient
mieux que luy ce qu’il fait dedans le cabinet, & vne infinité
de fideles & prudens François plus capables vn million
de fois que ce farceur d’Italie, de rendre la gloire à cét Estat,
de le conseruer contre ses ennemis, & de le maintenir en l’opulence
& la splendeur où il seroit, si ses propres enfans le
gouuernoient ; Ne sçachant aucun Estat dans le monde, ny
aucune famille vn peu considerable, qui ait vn Estranger inconnu
pour guide & pour conducteur Souuerain.
 
Puis donc qu’il n’est pas nouueau qu’vn Roy se racommode
auec ses suiets, & qu’il est plus obligé de les deffendre & de
les proteger qu’vn Tyran descouuert qui les oppresse & qui
les tourmente ; Que peut-on moins auiourd’huy dans le penchant
de la Royauté, & dans vne conioncture qui n’a point
d’exemple, que d’obliger ce proscrit à garder son ban sans espoir
de retour, de ramener le Roy dedans sa Capitale, de reünir
les Princes du Sang Royal, de les admettre dans les Conseils
au lieu de tant d’Estrangers suspects qui les occupent,
de donner la paix au Royaume puis que nos propres ennemis