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Mazarinade n° B_15_32

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Anonyme [1652], DE LA NATVRE ET QVALITÉ DV PARLEMENT DE PARIS, ET Qu’il ne peut estre interdit ny transferé hors de la Capitale du Royaume, pour quelque cause ny pretexte que ce soit. , françaisRéférence RIM : M0_857. Cote locale : B_15_32.


osé tenter le contraire, & faut qu’apres treize cens ans, &
soixante cinq Rois Majeurs & agissans d’eux-mesmes, vn
Italien proscript, & vn Cardinal sans Lettres & sans Religion,
seconde de cinq ou six Estrangers tous ennemis de la
Nation Françoise, entreprenne pour vne seconde fois de
renuerser le lict de Iustice de nos Rois, & d’interdire les Senateurs
qui le conseruent depuis tant de temps, à cause qu’ils
luy ont fait son procez par ordre de sa Majesté, & qu’ils ne
veulent pas violer leurs consciences, ny les Loix fondamentales
de l’Estat pour se sousmettre à vn criminel qui les oppresse,
& qui ruine toute la France.
 
Pour se charger du Gouuernement d’vn grand Royaume,
il en faut connoistre les Loix & les Coustumes, & si nos Ministres
pretendus les sçauent, ils y trouueront leur condamnation.
Monsieur l’Aduocat General Talon leur ayant fait
entendre dans vne de ses Harangues au mois de Septembre
1648. Que c’est seruir contre soy-mesme, & perdre le titre de Citoyen,
que d’aller contre les Loix fondamentales de l’Estat ; Ce qui est conforme
à ce qu’vn de nos plus fameux Politiques escrit que ;
Vbi leges Regnorum sunt fundamentales & certæ, & consuetudines
antique, crimen Majestatis esse opinor contra illas disputare ; C’est
Gregoire en sa Republique, liu. 7. chap. 10. num. I. vn Chancelier
sans reproche ayant donné cét aduertissement il y a
tres long-temps que ; Confundi sine dubio desiderauerunt omnia,
qui tentauerunt legibus inimica ; Cassiod. epist. lib. 5. epist. 32.
Estant certain que ceux qui taschent de diuiser le Chef
d’auec ses Membres, & de des-vnir le Roy d’auec son Parlement,
faire diuorce entre luy & son lict de Iustice, & peruertir
l’ordre des choses & les fondemens de la Monarchie,
sont mauuais François, & des sujets coupables, aussi bien
qu’infidelles ; Ce n’est point aimer le Roy ny son peuple, que
d’entretenir la haine & la diuision entre-eux ; Parmy des
Chrestiens, & dans le Royaume du fils aisné de l’Eglise, vn
vray Seigneur n’est pas Seigneur, mais Pere & protecteur ;
Le nom de Seigneur est vn mot de puissance & de rigueur,
mais celuy de Pere est vn nom d’amour & de pieté. Auguste