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Mazarinade n° A_8_66

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Mirand,? de [1649], LA ROBBE SANGLANTE DE IVLES MAZARIN. Ou les veritables recits des fourbes, des impostures & autres vices. Par le sieur de MIRAND, Gentilhomme Cicilien. , françaisRéférence RIM : M0_3554. Cote locale : A_8_66.


LA ROBBE SANGLANTE DE
Iules Mazarin, Auec la veritè reconnue ou le veritable recit
de toutes les fourbes & impostures.

IL me semble d’auoir leu autrefois qu’vn certain villageois
ayant esté vollé fut trouuer le Dieu de la verité
pour s’enquerir qui pouuoit estre celuy qui auoit
commis le larcin, mais ayant trouué qu’on luy auoit
coupé la teste il s’adressa au Dieu Apollon, lequel interrogé
sur le mesme suiet, respondit qu’il allât hardiment
s’enquerir de quelque autre, car il craignoit qu’il n’y arriuat
le mesme qu’au Dieu de la verité. Cette parabole ne
descrit-elle pas naïfuement le malheur du temps passé auquel
on ne pouuoit dire la verité sans se mettre au hazard
de perdre la vie : mais depuis que ce mauuais temps est passé,
que graces à Dieu & au plus illustre & plus celebre Senat
de la terre, cette belle verité qu’on tenoit dans les fers
a esté mise en liberté : Il me semble qu’il doit estre permis
à chacun de la reconnoistre, afin de luy dresser des Autels
comme à la plus pure de toutes les Deïtez.
Prenons donc la verité dans sa source, & sans remuer
des os & des cendres, ny toucher à des crimes que Dieu
mesme a oubliez s’ils ont esté confessez de bon cœur.
Commençons par le ministere du Cardinal Mazarin, sans
tesmoigner ny passion ny interest, ny tant soit peu d’aigreur.
Doncques à prendre les affaires selon la raison d’Estat,
laquelle quelquefois est preferable aux Loix & aux
Coustumes, nous sommes obligez de confesser que nous