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Mazarinade n° A_2_34

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Mercier [de Poissy] [1649], DOCTRINE CATHOLIQVE ET VERITABLE DE MONSIEVR MERCIER, TOVCHANT L’OBSERVATION DV CARESME, ET LES MOTIFS POVRQVOY Monseigneur l’Archeuesque a permis l’vsage de la Viande. , françaisRéférence RIM : M0_1166. Cote locale : A_2_34.


en l’administration de l’Eglise obseruerẽt le
mesme Ieusne, le preschant aux Nations conuerties,
& obligerent les Chrestiens à l’obseruation d’iceluy.
Le Ieusne, Madame, est donc estably du Ciel, receu
des peuples, approuué des Papes, authorisé de l’Eglise,
& pratiqué de tout temps par les fidels. Sçachez
donc, Madame, qu’il y a deux choses à considerer
dans le Ieusne, le precepte Diuin qui l’ordonne & le
commande, & les moyens pour le garder. Cela supposé,
ie dis que les Papes ny les Archeuesques ne
peuuẽt pas dispenser du Ieusne, parce qu’il est estably
par vne puissance superieure à la leur, mais bien seulement
des Viandes qui sont des moyens pour obtenir
la fin du Ieusne. Ainsi, Madame, Monseigneur
l’Archeuesque de Paris peut dans son Diocese dispenser
ses oüailles de manger de la Viande en Caresme,
comme il se pratique auiourd’huy, veu la necessité
des viures, l’indigence des peuples, & les miseres du
temps, & les calamitez de la Guerre, mais non pas du
Ieusne, parce que cela ne dépend pas de son authorité
mais de celle de Dieu. D’ailleurs il ne peut non plus
dispenser du temps qui est ordonné de l’Eglise pour
ieusner, & sans vn Concile assemblé remettre le Caresme
apres Pasques, & d’vne autre saison de l’année.
Voila donc, Madame, quelle est ma pensée sur ce sujet,
& la veritable doctrine de l’Eglise. Le Ieusne a
tousiours esté pratiqué aussi bien des Nations barbares
que des fidelles, mais sans distinction de Viandes ;
& les Histoires non plus que les Traditions ne remarquent
point de quelle façon les premiers Chrestiens