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Mazarinade n° C_5_42

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M. [1649], HARANGVE ROYALE prononcée deuant leurs MAIESTEZ A COMPIEGNE. , françaisRéférence RIM : M0_1612. Cote locale : C_5_42.


humilité se contente en elle-mesme, d’estre tout
ce qu’elle est : comme ces fontaines qui ne se respendent
iamais hors de leurs sources : comme ces lumieres
qui bruslent sans esclairer : comme ces intelligences
qui ne se communiquent point : & comme Dieu qui
auparauant la creation du monde, trouuoit en soy-mesme,
ses delices, ses satisfactions, ses grandeurs, ses
perfections ; sans se soucier que les Anges en fussent
les idées, que les hommes en admirassent les excellences,
& que les Cieux en publiassent la gloire & la Majesté.
Ie sçay d’ailleurs, que vostre humilité est si parfaite,
que bien loin de vous croire independant de l’authorité
Souueraine, d’vn Dieu qui vous a fait ce que
vous estes, & qui vous fera ce que vous deuez estre ;
Vous protestez hautement que vostre Sceptre est vne
pure liberalité de ses mains ; vostre Couronne vn fleuron
de celle qui brille sur sa teste ; & vostre Diadême
l’image parfaite des grandeurs d’vne puissance, dont les
Seraphins respectent la Majesté. Mais, Prince incomparable,
quoy que vostre vertu nous impose vn silence
perpetuel, & quoy que vostre modestie nous deffende
de publier les rares qualitez que vous possedez ;
Permettez neantmoins que nous en disions quelque
chose, & que par vn sentiment d’vn affection extraordinaire,
nous découurions les secrets d’vne vie qui
dans les siecles suiuans passera pour miraculeuse, &
que nous esleuions les grandeurs d’vn Prince que nous
honorons parfaitement. Vous sçauez, grand Roy, qu’il
y a trois Vertus qui peuuent rendre vn Estat heureux,