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Mazarinade n° A_1_14

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Louis (XIV), Phélipeaux [signé] [1649 [?]], DECLARATION DV ROY, PAR LAQUELLE tous les Officiers du Parlement de Roüen sont interdits, declarez criminels de léze Majesté, & leurs Offices supprimez, en cas qu’ils ne se rendent dans quatre jours prés de sa Majesté. , françaisRéférence RIM : M0_920. Cote locale : A_1_14.


ayent esté si facilement trompez, & leur faute excite plustost en nous
des mouvemens de compassion, que de colére à l’encontre d’eux, Nous
voudrions bien qu’ouvrant les yeux, ils pussent aussi promptement connoistre
la vérite de leur malheureuse condition où l’on les a engagez,
qu’ils ont esté aisez à suivre la passion déreglée de celuy que nous leur
avions donné pour les gouverner sous nostre auctorité. Nous sommes
prests d’oublier ce mouvement si prompt qui les a emportez à nous désobeyr,
& s’ils ont recours à nostre bonté, ils connoistront l’amour que
nous avons pour eux : Nous desirons seulement qu’ils reçoivent nostre grace,
& se retirent de la servitude où l’on les a jettez, n’attendans pas que
leur ruine les rende sages. Qu’ils considérent que le commerce qui a eslevé
leur ville à la grandeur où elle est aujourd’huy, sera bien-tost interrompu :
que les habitans, au lieu d’estre appliquez à leur négoce, seront obligez
de manier les armes, bien contraires a leur profession : que les bons marchands
se souviennent du misérable estat auquel ils estoient réduits lors
que la puissance du Roy deffunct nostre tres-honoré Seigneur & Pere les
tira de la servitude de ceux qui sont bien au dessous de leur condition, qui
s’estoient rendus leurs maistres : Ils verront qu’il est bien plus avantageux
de demeurer sous l’obeyssance de leur Roy légitime, que sous la tirannie
de ceux qui veulent vsurper sa puissance : Que peuuent-ils iamais esperer
de leur rebellion que la perte de leurs bi?s, la necessité de leurs familles, &
enfin pour comble de leurs malheurs nostre disgrace ? & apres estre accablez
sous le faix de tant d’incommoditez, il faudra qu’ils ayent recours
à nostre main pour les relever de leur cheute. Mais si nous avons de la tendresse
pour excuser la faute de nos sujets, nous ne pouvons voir qu’avec
indignation la mauvaise conduite des Officiers de nostre Parlement : ils
ont commis vne infidélité sans exemple, Nous leur avions fait entendre
nos volontez sur l’esloignement du Duc de Longueville, & que nous desirions
que ses ordres ne fussent plus reconnus dans la prouince, & pour
les obliger dauantage à executer nos commandemens, nous auions accordé
la reünion des deux semestres qu’ils auoient tant desirée. Cependant
apres nous avoir assuré par nostre Avocat General, qu’ils vouloient
demeurer dans l’obeyssance : Ils ont méprisé nostre grace & nos ordres, &
ont receu le Duc de Longueville dans leur compagnie, au mesme temps
qu’ils ont fait fermer la porte à nostre tres cher & bien amé cousin le
Comte d’Harcourt, que nous avions envoyé pour commander dans nostre
province de Normandie : Ils ont supprimé la resolution qui avoit esté
prise par le nouveau semestre de publier nostre Lettre de cachet, d’obeyr
à nos ordres, & de ne point reconnoistre ceux du Duc de Longueville :
Ils ont empesché l’exécution de la deliberation des Officiers de