[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° B_8_49

Image de la page

Lorraine, Charles de [signé] [1652], DERNIERE LETTRE DE MONSIEVR LE DVC DE LORRAINE, A MONSIEVR LE PRINCE : APPORTÉE PAR VN COLONNEL DE SON ARMÉE : Le 25. May 1652. En laquelle il declare plainement toutes ses intentions, les suiets de son Retardement, & sa marche à grandes iournées vers Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1022. Cote locale : B_8_49.


bien resolu de combattre tout ce qui s’opposeroit à ma
marche : Les ordres que ce Maréchal auoit donnez de se
soûleuer par tout, & faire ferme sa venuë auec quelque
milice pour les fortifier, & le refus que la Ville de Chaalõs
a fait de me donner passage m’ont retenu quelque temps
auant que de hazarder vn combat qui n’auroit peut-estre
pas fort auancé les affaires, ne voyant pas aussi beaucoup
de seureté à tenter plusieurs chemins, où il y auoit danger
de perdre du monde. Mon Retardement n’a pas esté
inutile, puis qu’il a obligé ledit sieur de Senneterre à s’éloigner
vn peu de moy, tant pour obseruer la marche de mes
Troupes, leur laissant Chaalons en teste, que pour ne perdre
point la communication de Nancy, qu’il garde plus
exactement que toute la Champagne.
 
Sa retraitte m’a donné lieu de marcher du costé de
Rheims, & de là à la Ferté Milon, pouuant continuer à
present de marcher en asseurance aprés l’auoir laisse bien
loin derriere moy, en estat, comme ie croy, de ne pouuoir
pas me suiure à tant de iournées : I’espere d’estre bien-tost
en Brie, où nous auiserons des moyens pour faciliter la ionction
de nos Troupes. Ie sçay bien que le sieur de Turenne
se fait fort de l’empescher ; qu’il l’a promis à la Cour ; qu’il
prend toutes ses mesures pour y reüssir : Vous ferez de vostre
part tout ce que vous iugerez necessaire en cette conioncture ;
cependant i’auanceray au plustost au rendez-vous,
où i’examineray sa contenance, & les lieux qui se
treuueront les plus commodes, dont ie donneray auis à
S. A. R. & à vous, Monsieur, qui ferez la mesme, s’il vous
plaist, de vostre costé.
Ie ne vous celeray point que ie me suis treuué vn peu
embarasse de la fourbe du C. Maz. qui pour m’amuser sur
les frontieres le plus de temps qu’il pouuoit, y faisoit courir
le bruit d’vn accommodement, auquel il s’efforçoit de faire
dõner creance par ces allées & venuës de Deputez du Parlement,