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Mazarinade n° B_8_58

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Lorraine, Charles de [signé] [1652], DERNIERE LETTRE DE MONSIEVR LE DVC DE LORRAINE, A MONSIEVR LE PRINCE : APPORTÉE PAR VN COLONNEL DE SON ARMÉE : Le 25. May 1652. En laquelle il declare plainement toutes ses intentions, les suiets de son Retardement, & sa marche à grandes iournées vers Paris. , françaisRéférence RIM : M0_1022. Cote locale : B_8_58.


ausquels il ne donnoit pourtant aucune resolutiõ.
Le sieur Du Plessis Besançon qui m’estoit venu trouuer de
sa part, pour negocier auec moy selõ son ordinaire, n’osant
pas m’en assurer tout à fait, taschoit adroitement de me le
faire croire, en m’assurant qu’il le croyoit luy mesme, & que
du moins il y voyoit de si grandes apparẽces, qu’il ne doutoit
point que le Traité ne fust bien tost conclud. Il pensoit me
surprendre par cette addresse, & conduisant dextrement
les interests de son Maistre en cette occasion, il m’insinuoit
souuent que si ie voulois, i’auois le pouuoir de me faire comprendre
en ce Traité, que ie deuois esperer de la bonté de la
Cour toute sorte d’auantages, & que ie I’y obligerois pour
peu que ie me voulusse declarer en sa faueur : qu’aussi bien ie
ne deuois rien pretendre d’ailleurs, & que chacun estoit
presentement occupé à procurer son propre interest ; les
auis du contraire qui me venoient assez souuent de vostre
part, les lettres de creance de Madame ma Sœur, & la parole
de S. A. R. m’ont toujours empesché d’ajouster foy à toutes
ces artificieuses pratiques, desquelles m’estant enfin lassé, ie
le renuoyay auec des lettres qui témoignoiẽt assez le peu de
fruit de cette negociation : i’ay appris qu’il estoit tombé entre
vos mains, & qu’on l’auoit trouué chargé de ce pacquet :
ie croy que vous y aurez veu tout le demeslé de cette affaire ;
& reconnu toute mon intention. Le dernier Courrier de S.
A. R. qui me vint auant-hyer, me rendit vne lettre de sa part
qui m’éclaircit merueilleusement sur toutes ces choses, en
pressant la Marche de mes forces auec tant de soin, & m’accordant
l’vnique chose que ie demãde d’estre compris dans
les Traités de Paix qui se pourront faire dans la necessité de
l’Estat, & selon les rencontres ; ce qui seroit desia sans doute,
si les Ennemis du bien public, & du Repos des Peuples, ne
s’obstinoient point à leur Ruine. Mais puis qu’il faut les y
forcer par les armes, il ne faut plus reculer dans vne si glorieuse
entreprise dont toute l’Europe attend le succez auec