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Mazarinade n° C_1_37

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Anonyme [1649], CONTRIBVTION D’VN BOVRGEOIS DE PARIS, Pour sa cotte-part au secours de sa Patrie. , françaisRéférence RIM : M0_790. Cote locale : C_1_37.


aussi scandaleuse que celle des Sorciers, qui se prosternent
deuant vn Bouc. Auoüons la debte : C’est vne tache qui
ne se pourroit iamais effacer du nom François, si l’histoire
equitable, qui nous en fera le reproche, n’ajoustoit incontinent
le desaueu que le Prince de Conty vient de faire au
nom de tous les bons François, de n’auoir iamais consenty à
cette infamie. Reste à Messieurs du Parlement assistez de ces
grands chefs de Guerre qui se sont declarez, de trauailler sans
relasche à l’acheuement de cette loüable entreprise, & de ne
se pas contenter de purger la France de la contagion de cette
peste, mais de pouruoir à l’aduenir, qu’il ne s’en forme plus
de semblables, & que ces monstres de Fauoris nous deuiennent
aussi odieux que les Basilics & les Serpens. Pour cet effet
il faudroit exterminer ces perfides flatteurs qui les enuironnent,
& qui se prostituent à des seruitudes si infames : car
ce sont eux qui les soufflent & qui les enflent, & qui les portent
à cet orgueil effroyable, & à cette eminence qui les esbloüit.
Car si ce lasche Courtisan qui ne vaut rien, n’en faisoit
accroire à l’ambitieux Ministre : si le bouffon pour le diuertir,
si le parasite, si le succeur d’hemorroïdes ne vomissoit
l’ordure de sa bouche contre le visage de l’homme de bien
pour le denigrer : Le calomniateur n’oseroit iamais l’attaquer
de droit fil, & luy rompre en visiere. Mais quand le plaisant
a fait le prologue, le malin fait la fausse accusation, & le bourreau
fait la catastrophe. Apres cela le Tyran de Fauory, pour
qui se ioüe la sanglante tragedie, paye liberalemẽt les acteurs,
& leur baille les habits de ceux qu’ils ont ioüez, calomniez,
& despoüillez. Apres les Flatteurs viennent en ordre de malice
les Maletostiers qui les tiennent par la main, & qui ne les
perdent point de veüe : Ils font table de bourse commune, &
dans leurs festins ils mangent leurs bisques destrempées dans
le sang du peuple. C’est là qu’ils font leurs belles alliances