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Mazarinade n° B_16_66

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Gondi, Jean-François Paul / cardinal de Retz [1652], LA VERITABLE HARANGVE FAITE AV ROY, PAR MONSEIGNEVR LE CARDINAL DE RETZ, POVR LVY DEMANDER la Paix, & son retour à Paris, au nom du Clergé, & accompagné de tous ses Deputez. Prononcé à Compiegne le 12. Septembre 1652. , françaisRéférence RIM : M0_3937. Cote locale : B_16_66.


auec la mesme liberté, que me donne mon Caractere qu’il n’y
en a iamais eu de plus superfluës que celles dont il s’agist auiourd’huy,
puisque vous auez tons les aduantages essentiels &
puisque vous auez effectiuement les cœurs de tous vos peuples,
& c’est en cét endroit, SIRE, ou ie me sens force par le secret
instinct de ma conscience, de déchirer ce voile qui ne couure
que trop souuent dans les Cours des Grands Princes les veritez
les plus importantes & les plus necessaires, ie ne doute point,
SIRE, que l’on ne vous parle tres differemment des dispositions
de Paris, nous les connoissons, SIRE, plus particulierement que
le reste des hõmes parce que nous sommes les veritables depositaires
de l’interieur des cõsciences, & par consequent du plus secret
des cœurs, & nous vous protestons par la mesme verité qui
nous les a confiée, que nous n’en voyõs point dans vos Peuples,
qui ne soiẽt tres cõformes à Vostre seruice, que vous serez, quãd
il vous plaira aussi absolu dans Paris, que dans Compiegne, que
rien ne vous y doit faire ombrage, & qu’il n’y a personne qui y
puisse partager ny les affections des Peuples, ny l’authorité de
Vostre Majesté, & nous ne scaurions, SIRE, vous justifier
cette verité, par des preuues plus claires, & plus conuainquantes,
qu’vn Vous suppliant tres-humblement de considerer qu’il
faut bien que vous ayez les cœurs de ceux qui n’attendent
qu’vn seul de vos regards pour se laisser vaincre. Ie me trompe,
SIRE, le parle improprement, ie sens que ie blesse par cette
parole les oreilles de Vostre Majesté, elle ne veut vaincre que
ses ennemis, & ses armes sans doute n’ont point d’autres objets
que ceux qu’Henry le Grand Ayeul de Vostre Majesté, choisit
dans les pleines d’Ivry. Ie dis qu’il choisit, SIRE, parce qu’il
distingua les François & les Estrangers par cette belle parole,
qu’il prononça à la teste de son Armee, (sauuez les François)
Il fit cette distinction l’espée à la main, & l’obserua encor plus
religieusement apres toutes ses Victoires. Ce Parlement qui
dans les grandes agitations de l’Estat, estoit demeuré dans Paris
contre ses intentions, & contre ses Ordres, fut continuë dans
sa seance, & dans ses fonctions par ce grand & sage Prince, dés
Ie lendemain qu’il y fut entré en Victorieux & en triomphant,
il fit publier l’Amnistie generalle le mesme jour dans le Palais, &
il semble que ce Prince tout admirable eut crû qu’il eut manqué