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Mazarinade n° A_9_2

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Fortin, Pierre (sieur de La Hoguette) [1650], CATECHISME ROYAL. , françaisRéférence RIM : M0_653. Cote locale : A_9_2.


l’allarme est souuent en leur quartier, & que ce qui fait leur felicité
est le sujet de leur crainte ; il ne se trouuera gueres de difference entre
le Sacrificateur & sa victime. Les Partisans sont maux necessaires
& ineuitables en temps de guerre : ils ne se peuuent oster que
par la paix ; & la paix est vn don de Dieu seul. Car encore que vous
en soyez vn des principaux arbitres, tant d’autres conjonctures
differentes sont necessaires à ce grand ouurage, qu’il est impossible
à la puissance de l’homme de les ajuster toutes sans luy. En cette
occasion, il faut que vôtre peuple (dont ie n’ose vous découurir la
misere, de peur de faire la vôtre) éleue les yeux au Ciel pour la demander,
& que V. M. l’accompagne en ses prieres, pour obtenir vn
bien dont les grands & les petits ont également besoin ; tesmoin
les desordres que nous voyons en tant de Maisons Souueraines. Et
quoy que V. M. leur donne la Loy maintenant, elle doit considerer
que les victoires passées sont l’œuure du Dieu des batailles, dont
il ne faut pas abuser.
 
L. R. I’en suis d’auis comme vous ; & quoy que le feu Roy mon
Pere n’eust pris les armes que pour le maintien de ses Alliez, &
pour empescher les progrez d’vne Maison, qui s’estoit fait vne fausse
idée de la Souueraineté du Monde ; ie suis tout prest de les quitter
sous des conditions legitimes, & auec le consentement de mes
Alliez : Mais ie prevois tant de difficulté en ce Traitté de Paix, que
i’ay peur que Dieu ne nous vueille pas exaucer : Que faut-il faire
alors ?
L. G. Souffrir & loüer Dieu ; Que cette soûmission luy seroit
agreable, au lieu de se plaindre, ny de compatir mesme aux miseres
publiques, renonçans à nos propres interests ! De regarder auec
respect les bras visibles qui sont cette desolation, comme seruans à
vne puissance inuisible, qui le veut ainsi. Les grandes & eminentes
qualitez que nous voyons reluire en tous les Conquerans, quoy
qu’ils desertent le monde, nous les doiuent faire considerer auec
beaucoup de veneration. Les Cyrus, les Alexandres, les Cesars, les
Attila, les Tamerlans, le dernier Roy de Suede ; & quelques autres
dont ie me tais, n’estoient point testes communes. Tels qu’ils sont
ou qu’ils ont esté, puis qu’ils ont leur mission de Dieu, jugeons en
auec douceur ; & au lieu de les condamner, disons plûtost que ce
sont tempestes de terre qui seruent à sa purgation, comme à la purgation
de l’air les tempestes qui s’y éleuent. Au lieu de murmurer,