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Mazarinade n° A_9_2

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Fortin, Pierre (sieur de La Hoguette) [1650], CATECHISME ROYAL. , françaisRéférence RIM : M0_653. Cote locale : A_9_2.


& les richesse d’vn Royaume, se ressentiroient à bon escient de la
recreue d’vn million d’hommes, qui, quoy que viuans, & se portans
bien, sont morts ciuilement au monde pour tous les seruices
de vôtre Estat.
 
L. R. Et quoy ! voudriez vous qu’on ouvrist la porte des Cloistres,
& qu’on laissast la permission d’en sortir à qui voudroit ?
L. G. Non, SIRE, tenez-les plûtost fermez, & y laissez ceux
qui se sont des-ja voüez à D’eu. Peut-estre que sa Saincteté s’advisera
d’elle mesme quelque jour de convenir avec les Ordonnances
de vótre Royaume, qui ont autresfois voulu qu’on ne peust
estre admis à faire ses vœux qu’en l’aage de vingt cinq ans. On verroit
alors qu’en cet aage de discretion, il ne se presenteroit personne
pour les faire, qui ne fust particulierement appellé de Dieu, ou
qui ne se retirast du monde comme vne piece inutile à sa communauté.
Est-il juste que les Loix-nous ostent le pouuoir de disposer
d’vn poulce de terre, auant cet aage là ; & qu’elles nous laissent à
quinze ans vne puissance absoluë d’aliener pour jamais le bien de
la vie le plus precieux, qui est nótre liberté ? Il peut reüssir mille &
mille biens de la reformation d’vn vsage qui fait mourir auant le
temps, d’vne mort ciuile, vne partie de vos Sujets ; mille peres
vous seront obligez de la conseruation de leurs enfans, qu’vn zele
aueugle & inconsideré leur rauit ; & ceux mesmes qui se verront
dans vn aage meur, garantis de cét écueil caché d’vne deuotion
prematurée, beniront mille & mille fois la prudence de V. M. qui
leur aura donné le temps de le découurir.
L. R. Ie pense, comme vous, qu’il est à propos de remedier à
cét inconuenient ; & pour cét effet, ie veux quelque jour faire vne
conuocation des principaux de mon Clergé, pour y auiser auec
eux, & pour empescher aussi qu’il ne se glisse quelque dangereuse
nouueauté dans la doctrine de l’Eglise. Car ayant appris de vous
que la Religion est le ciment de l’obeïssance du Sujet au Souuerain ;
ie me sens interessé de maintenir la pureté dans l’Estat Ecclesiastique,
qui ne contribuë gueres moins que ma Noblesse, à la
grandeur & à la seureté de mon Royaume.
L. G. L’Estat Ecclesiastique asseure le dedans par le respect de
la Religion, & vótre Noblesse le dehors par sa valeur : Si V. M.
sans aller plus loin veut jetter les yeux seulement sur le Regne du
feu Roy son Pere, & sur le sien, elle verra que les Flandres qui faisoient