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Mazarinade n° D_2_45

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Fonteneil, Jacques [?] [1650], HARANGVE ET REMERCIEMENT fait au Roy par les Bordelois, sur le sujet de la paix, AVEC SES ARTICLES. , françaisRéférence RIM : M0_3277. Cote locale : D_2_45.


ont porté les palmes qu’elles auoient cueilly dans les terres estrãgeres
aux pieds de nos soldats, que le Chasteau que les Gouuerneurs
nous euoient vsurpé, a esté renuerse par la foudre dont il
nous a frapé, ne luy restant du nom de Tronpete qu’il portoit,
que ce qu’il faut pour publier à la posterité la cause de sa ruine &
la honte de ce persecuteur.
 
Vostre Majesté de sa part ordonnant la demolition de la Citadele
de Libourne, la descharge des deux escus par tonneau, l’éloignement
des troupes ennemies, la liberté dans le choix de nos
Magistrats, le restablissement de la Iustice, l’amnistic des desordres
passez, prononce pour nos armes, absoult nostre innocence,
& condamne la calomnie ; Quel peuple plus glorieux d’estre iustifié
par la voix de son Prince ? Quel Prince plus aymable d’auoir
tendu la main à son peuple abbatu ? que ses actions s’accordent
auec celles de Dieu, puis qu’en ce mesme temps qu’vn Dieu enfant
porte la paix aux hommes, vn Roy mineur la donne à ses sujets.
Ce n’estoit pas assez que Bourdeaux tousiours soûmis aux
ordres de ses Rois, tousiours zelé au salut de l’Estat ayt esté le
Theatre, sur lequel les Anges ont serré le sacré nœud qui vous a
mis au monde, il falloit qu’il souffrit, pour estre fait le Temple de
la felicité, ayant esté l’objet de vostre amour soudain qu’il a esté
le sujet de la grace ; heureuse guerre qui donne la Paix ! heureux
malheur qui produit le bon-heur ! heureuse diuision qui enfante
la grace ! Les désordres que vostre Majesté calme dans le Royaume,
les cõquestes qu’elle fait au dehors, les cœurs qu’elle gaigne
par tout, vous font à meilleur tiltre qu’au Iupiter des fables, le
tres-bon aussi bien que tres-grand ; nos reconnoissances sont trop peu pour vn
foibles pour vn bien si Auguste, nos encens font trop peu pour vn
si haut ouurage ; nos cœurs sont trop chetifs pour vn Prince si digne ;
si bien que n’ayant pas de quoy nous aquitter, cherchons par
nos vœux dans le Ciella recompense de l’image de Dieu.

FIN.

Sur l’Imprimé, A BOVRDEAVX,
Par I. MONGIRON. MILLANGES, Imprimeur ordinaire du Roy.
1650.