[retour à un affichage normal]

Accueil > recherche > Affichage d'une occurrence en contexte

Mazarinade n° C_5_44

Image de la page

Favre (R. P.) [1649], HARANGVE FVNEBRE, PRONONCEE AVX OBSEQVES DE MONSIEVR LE DVC DE COLIGNY, FAITES A ST DENYS LE SAMEDY XX. FEVRIER M. DC. XLIX. en presence de Monseigneur LE PRINCE. Par le R. P. FAVRE Cordelier, Docteur en Theologie de la Faculté de Paris, & Predicateur de la Reyne Regente. , françaisRéférence RIM : M0_1606. Cote locale : C_5_44.


parfaite, dit sainct Augustin, sans le Christianisme,
& le Christianisme est vne erreur, s’il est meslé d’heresie,
& de superstition ; Le Christianisme anime, embellit
& fortifie toutes les vertus ; il leur donne l’esclat,
le lustre, & le merite ; c’est le dernier trait qu’il
faut adiouster à la vertu Morale pour la rendre parfaite ;
Toutes les vertus du DVC DE COLIGNY
estoient esclaues, tandis que son esprit estoit dans
l’heresie de Caluin ; Et certes ie ne mets pas sa conuersion
au nombre de ses actions vulgaires ; ie la mets
au nombre des plus esclatantes, soit qu’on la iuge par
les maximes de l’Euangile, soit qu’on la mesure aux
reigles de la prudence mondaine. Et s’il estoit en estat
de nous respondre, & que vous luy demandassiez, laquelle
de toutes les actions de sa vie luy fut la plus
difficile, il respondroit ie m’asseure que ce fut celle-là.
Il nous diroit sans doute qu’il n’eût jamais tant de peine
à vaincre ses ennemis qu’à se vaincre soy-mesme,
& qu’il n’a jamais tant trauaillé à surmonter ses passions,
qu’à assujettir son esprit. Le sang des COLIGNYS
autrefois si zelé à la cause de l’Eglise, qui auoit
esté porter iusques dans l’Orient les marques de sa
pieté, s’estoit departy depuis quelque temps de son
obeïssance ; cette noble source s’estoit escartée de son
propre canal, & ces genereux Guerriers par vn faux
zele de la Loy destruisoient veritablement la Loy.
Zelo legis impugnabant legem ; Dieu frappa le cœur du
DVC DE COLIGNY, & luy inspira de ramener
ces ruisseaux à l’Eglise Romaine, comme à la mere des
fidelles. Mais bon Dieu, que de difficultez à surmonter,