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Mazarinade n° B_10_16

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Anonyme [1652], CONTRE-VERITEZ DV VRAY, ET DV FAVX DV CARDINAL DE RETZ. , françaisRéférence RIM : M0_789. Cote locale : B_10_16.


à vous mesler des affaires, c’estoit vn temps pour vous
bien acquitter de vostre deuoir en faisant part aux pauures
de vostre reuenu qu’apres vostre entretenement est destiné
à leur nourriture, si vous auiez lieu de passer plus auant,
c’estoit pour exhorter les esprits à la Paix, & rechercher tous
les moyens possibles pour y paruenir ; c’estoit-là que deuoit
finir vostre Diocese : qu’auiez vous fait pour esperer des
recompenses ? n’estoit ce point assez qu’on vous auoit donné
l’entrée dans le Parlement ? ce premier pas a depuis
excité vostre ambition, & seruira à la ruïne de ceux qui
vous l’ont procuré, c’estoit peut-estre ce qui vous fit esperer
de nouueaux aduantages que vous ne pouuiez iustement
pretendre. Vous auiez à la verité pris peine à vous
faire valoir, & on croyoit que ce fut le zele d’vn bon pasteur,
& non pas la vanité d’vn Pharisien : ne vous donnez
donc pas la gloire d’auoir refusé ce qu’on vous offrit, on
commençoit à connoistre vostre nom & vous vouliez faire
croire que vos actions meritoient de hautes recompenses,
vostre premiere conduite auoit esté assez conforme à vostre
maison & ne connoissiez point les intrigues, vous ne sçauiez
que les distinctions de Sorbonne, & non pas les fourbes
de la Cour.
 
Il est vray que vous auiez commencé à former quelque
caballe dans le Parlement, qui peut, estre bailla apprehension
au Mazarin de celle que vous pouuiez faire
dans le Cabinet, Il sçauoit que vous brusliez d’enuie
d’estre Cardinal, & que ce nouueau degré d’honneur
que vous veniez de receuoir dans le parlement, vous
porteroit bien tost à briguer celuy de Ministre, il craignoit
vne ambition déreglée en vn homme qui se croyoit
digne de tout : ce fut pourquoy il vous empescha l’entrée
de la Cour, mais ce que vous ne pûtes auoir par ses
bonnes graces, vous crûtes l’obtenir en continuant vos
broüilleries, chacun sçait que lors que la Cour estoit diuisée,
tous ceux qui se declaroient contre le Mazarin
estoient bien venus en vostre maison, & vous presidiez
à tous leurs Conseils, vous n’auiez point d’autre dessein