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Mazarinade n° B_10_16

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Anonyme [1652], CONTRE-VERITEZ DV VRAY, ET DV FAVX DV CARDINAL DE RETZ. , françaisRéférence RIM : M0_789. Cote locale : B_10_16.


aura seruy de pretexte, mais pour voir si ce n’est point vn present
du Mazarin, il ne faut que vos paroles pour estre esclaircy sur ce
fait.
 
Vous reconnoissez qu’il peut estre dit le maistre de la Cour,
puis qu’il a la confiance de la Reyne, & qu’elle n’agit que par ses
conseils, se peut il faire que vous teniez vostre Chapeau de la
bonté de la Reine sans participation de cét homme ? Il a fait dites
vous tous ses efforts en Cour de Rome pour empescher vostre
promotion ? s’il auoit eu dessein de s’y opposer, ne se seroit-il
point seruy de son credit prés de la Reine ; vers laquelle il peut
tout ? pouuez-vous vous tirer de cette contradiction manifeste,
ou nous siller les yeux pour ne la point voir. Bien que cela ne se
soit passé pendant qu’il estoit hors le Royaume, il n’en auoit pas
moins de credit à la Cour, qui ne sçait que ses ordres estoient religieusement
obseruez, & que pour terminer les affaires d’importance,
il falloit attendre ses resolutions ; dites tant qu’il vous plaira
que vous adjoustez à celle du Duc de Beaufort : mais qui differe
toutes fois en ce poinct, que par vos intrigues vous trauaillez
vtilement pour luy ? S’imaginera on que vous ayez receu ce bien
sans vous obliger à le reconnoistre, & qu’elle en peut-estre la recõnoissance,
que de seruir à la ruine du party ; apres cela, faut il demander
la raison des pernicieux conseils que vous auez donné à
son A. R. Et de ceux que vous luy donnerez, de la hayne que vous
noircissez dans vos escrits, parce qu’ils font connoistre vos impostures ?
Se presentera il iamais occasion de nuire à Monsieur le
Prince que vous ne l’embrassiez, qu’elle fin auront vos escrits, que
de calomnier & le mettre dans la deffiance des Peuples ; vos pensées,
vos paroles ; & vos actions auront-elles d’autre objet que la
perte des Princes, ne porterez vous pas la contagion par tout, se
pourra t’on bien deffendre de vos pieges.
Vous trouuez vne ingenieuse contradiction quand on soustient
que vous protegez le Mazarin, & que vous aspirez à la place de
premier Ministre. Vous ne pouuez, dites vous, pretendre vne
chose indiuisible, remplir vne place occupée, & que maintenir
vnhomme qu’on a interest de perdre, est vne contradiction manifeste.
Vous renfermez en cela toute vostre deffense, chacun sçait
que le seruice que vous rendez au Mazarin n’a point d’autre fondement
que la hayne que vous portez à Monsieur le Prince, qui
a esté recompensé de vostre Chapeau de Cardinal, ce n’est pas