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Mazarinade n° B_10_16

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Anonyme [1652], CONTRE-VERITEZ DV VRAY, ET DV FAVX DV CARDINAL DE RETZ. , françaisRéférence RIM : M0_789. Cote locale : B_10_16.


au faiste. C’estoit vous venger puissamment du Mazarin
que de traitter de la liberté de Monsieur le Prince, vous
commençates donc à vous declarer pour celuy qu’vn an
auparauant vous auiez voulu perdre. Il est estrange que
vostre amitié & vostre haine suiuent tousiours la mesure
de vos interests, ils se changent l’vn en l’autre selon que
vous pensez en profiter, & comme vous n’auez iamais
aimé personne gratuitement, aussi vous ne l’auez hay
que sous esperance de recueillir le debris de sa disgrace.
Vous promistes bien de trauailler à la liberté de Monsieur
le Prince ; mais sous condition qu’il vous feroit auoir le
Chapeau de Cardinal & la place du premier Ministre ;
que Monsieur le Prince de Conty espouseroit Mademoiselle
de Cheureuse, & que vous auriez la meilleure partie
de ses benefices ; bref, tous vos Emissaires & vos confidens
deuoient prendre part dans cette rançon, elle estoit
destinée à la recompense de vos creatures. C’estoit ce
me semble vendre fort cher vostre credit, qui n’estoit pas
si grand que vous vouliez le persuader, mais vous auiez
assez de malice pour trauerser les bons desseins des amis
de Monsieur le Prince, si vous n’eussiez rien esperé de sa
sortie.
 
La liberté plus chere que la vie, oblige les hommes à promettre
à leurs Tyrans, toutes les choses dont leur auarice
& leur ambition sont capables, mais la Iustice reclame toujours
contre cette force, & les dispense particulierement de
leur parolle quand il y va de la perte de leur honneur : Monsieur
le Prince de Conty vit que cette alliance estoit blasmée
de tous les gens de bien ; pouuoit il estre plus tenu à sa
parole qu’vn particulier, où en semblable rencontre la liberté
demeure toujours aux deux parties, & peut rompre vn
traitté de mariage auec raison, sans estre accusé de violer sa
foy, de là vous pristes deffiance qu’on ne vous feroit point
Cardinal, vostre inquietude ne vous permit pas d’attendre
dauantage la recompense, vous vous liastes d’interests auec
Madame de Cheureuse ; qui ne sçait que cette femme a vieilli